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Annoncé Klaus Richter à l’état civil et baptisé avec ce même nom à la cathédrale de Strasbourg (excusez du peu) il n’a pas eu la foi (haha) d’aller jusqu’à la confirmation pour se choisir un autre prénom. Sinon il aurait opté pour Martin. Le coup du manteau coupé en deux, il aimait beaucoup.
Il eut l’heur de naître en 1970, année ronde qui lui permet de calculer facilement son âge. Utile surtout pour ses parents qui comme ça pouvaient faire mine de ne pas avoir oublié l’année de naissance de leur cadet légèrement décevant (mais pas assez pour s’en plaindre aux autres ou l’envoyer en pensionnat). Maintenant qu’il a 52 ans, plus question de pensionnat pour lui.
Il pourrait faire parti de ces clichés de célibataires endurcis, un peu dom Juan, qui séduisent nanas sur nanas sans qu’aucune ne puisse combler le vide sauvage de son cœur. Sauf qu’il n’a rien d’un dom Juan (plutôt Sganarelle qu’autre chose s’il fallait rester dans la même œuvre) qu’il court après les mecs et non pas des Elvire, et que son cœur n’a pas de vide sauvage mais est affecté d’un trouble anxieux doublé d’une angoisse de l’abandon et de difficultés à l’attachement. Bref, pas la matière pour se marier. En plus il lave ses chemises coton en mode synthétique. Pire gars.
Plutôt que de faire ingénieur, école de commerce ou propriétaire d’une firme pharmaceutique quelconque (les rêves parentaux) il a terminé psychologue clinicien, ce qui est objectivement très honorable mais qui l’a fait tombé du côté du fonctionnariat. On lui a quand même assuré qu’on continuerait de l’aimer, malgré cette transgression sociale.
Et pour continuer dans la transgression, il s’est installé à Bischeim, dans une petite ambiance proche du peuple déplacée et insultante, mais tant qu’il ne le dit pas à haute voix ça passe. Il reste assez proche du centre pour passer voir ce qui reste de sa famille.

magic in my bones

Peut-être que s’il n’était pas un élémentaire de l’esprit il ne serait pas devenu psy, mais c’est ainsi que les cartes ont été distribuées. Il en est toujours resté à l’état d’instinct pour son talent vibe-check qui lui permet de cataloguer les personnes en fonction des ambiances qu’elles lui renvoient et ça lui convient parfaitement. Il a des sueurs froides à l’idée d’avoir une version plus puissante de cette potentia. Ça lui pourrirait bien trop la vie.
Klaus a toujours été quelqu’un de discret, qui aimait bien les règles. Pour ça qu’il suit le gouvernement, non pas aveuglément mais avec une certaine confiance. Pas comme si les autres choix étaient mieux. Comme qui dirait, on va vers le moins pire.