Arrivée : 13/07/2022 Messages : 42 faceclaim : Pierre Niney crédits : SaturdayProphet pour le vava, gif dans le profil et dans la signa by disastereyes
C'était une soirée comme une autre, une soirée où tu savais déjà que le sommeil allait te fuir, où tu savais que tes songes allaient être peuplés de cauchemars. Tu t'étais préparé. Une bonne série queer que ta soeur t'avais conseillé, un thermos d'infusion "bonne nuit" une masse de poils blancs et ronronnant sur les genoux. Tu enchaînais un deuxième épisode, alors que, à cette heure, la plupart des quidams étaient en train de se coucher. Un jour de semaine, qu'attendre d'autre ? Ton regard s'était perdu dans un coin de la pièce, endroit où, il y a quelques mois il y avait une silhouette. T'avais tellement peur qu'elle t'aspire l'humanité que t'avais récupéré que tu prenais soin d'aller pisser dans les toilettes du Chat-fé. Bah oui... Parce que s'te bonne âme là, elle avait eu la gentillesse, la sympathie de venir se poster juste devant les chiottes. Parfois tu les maudissais, ces vagabonds d'outre tombe, ces mendiants de l'au-delà qui faisaient du stop et s'accrochaient à la couenne du premier venu.
Alors que tu perds le fil de ta série -c'était un genre de télénovelas gay à souhait, c'était sympa-, tu sens quelque chose vibrer contre ta cuisse, alors que les premiers accords de "You Spin Me Round" se font entendre. On avait les références et les goûts qu'on méritait. Après t'être enjaillé sur la sonnerie et après avoir vérifié que le numéro n'était pas autre chose qu'un numéro de portable -non les démarcheurs c'était pas ton truc, tu savais jamais comment t'en dépatouiller et dire non-, tu décroches même si tu connais pas le numéro. Incertitude dans la voix.
"Allo ? C'est qui ?" Ta p'tite voix te semble incroyablement maladroite. Et, une voix à l'autre bout du fil. Tu met un temps, avant de resituer... Et de balbutier. "... Baptiste ? C'est toi ? Mec... ça fait une éternité je... J'pensais pas avoir de tes nouvelles un jour..." T'es pas sûr et t'as le cerveau qui file à 100 à l'heure, et l'palpitant qui s'enraye.
(c) princessecapricieuse
Baptiste Lalande
la Promesse
Arrivée : 15/08/2022 Messages : 29 faceclaim : Jonathan Bailey crédits : mielikki (avatar), uc le reste
Ça braille comme pas possible, dans son appart’ — et, pourtant, ça le fait aussi sourire. Il y a un certain soulagement à ne plus passer ses soirées dans une solitude qu’il n’a pas tant souhaitée mais qu’il a appris à apprécier, il y a aussi savoir qu’il peut se coucher tard il ne sera pas entièrement seul qui le rassure. Mais, bon sang, les quatre chatons grandissent et qu’est-ce qu’ils sont bruyants, et casse-pieds, à grimper partout, à faire leurs griffes partout, à se bagarrer et courir dans tous les coins et manquer de le faire tomber… Et, en même temps, zut, ils sont très mignons. Mais Baptiste sait qu’il ne peut pas garder cinq chats sous son toit, peu importe la douceur et peu importe qu’il vive seul, et il voit les petits prendre de plus en plus leur indépendance par rapport à leur mère alors il suppose que c’est bientôt le moment.
La soirée a tenté d’être dédiée au boulot, mais rien à faire avec ses colocataires improvisés, donc il a plutôt terminé sur internet à chercher les associations locales pour se faire aider dans l’adoption des petits. De fil en aiguille, de ‘oh il est trop mims lui !!’ avant de se rappeler qu’il ne cherche pas à adopter, (peut-être déjà garder Maman Chat ? à temps partiel puisque de toute façon elle ne passait que de temps en temps, après l’avoir faite stériliser bien sûr…), et des ‘z’ont pas de Cochon d’Inde… ?’ à tout hasard… Baptiste termine sur une page présentant le Chat-Fé, et il a véritablement sursauté en voyant qui souriait à moitié sur la photo, et son cœur a commencé une course terrible en voyant le nom un peu plus loin. Léandre Dietrich était, aux dernières nouvelles — non, ni mort ni Disparu, du moins il l’espérait sincèrement, mais un ami perdu de vue ; et le voir réapparaître de façon complètement aléatoire lui colle une joie indéniable.
L’idiot ne réfléchit pas plus, que ça, honnêtement. Il voit un numéro de téléphone et il saisit le sien pour le composer. Il remarque qu’il est vingt-trois heures passées à la première sonnerie. Il s’aperçoit que, bah merde, Léandre a plutôt bien vieillit ?! à la quatrième. Il y a déjà un ton joyeux qui lui gratte la gorge alors qu’il s’apprête à au moins laisser un message, aussi il est surpris qu’on décroche enfin de l’autre côté. Il espère qu’il ne le réveille pas. « Léandre Dietrich ! » Il s’exclame, dans cette effusion qu’il ne retient pas, avant de rire que son interpellation se croise avec la question ; non, ce n’est pas Léandre Dietrich qui appelle Léandre Dietrich, rembobinons. « Baptiste Lalande à l’appareil ; » est-il obligé de préciser ? Au cas où, après tout ce temps… « De l’Académie ? Et de la fac de psycho ! » Et il y a un autre rire qui le prend lorsqu’on le reconnaît, quand même il espère ne pas être si oubliable que ça, ça secoue un peu l’un des chatons qui dormait paisiblement sur sa cuisse.
Une éternité.
Tout ce qui date d’avant lui semble plus lointain que ça, même, mais il ne commente pas. « Tu plaisantes ? C’est moi qui pensait qu’on allait jamais t’revoir ! » ‘Parce que tu es parti presque sans rien dire et franchement c’était bien triste j’espère que ça t’a aidé et que tu vas mieux quand même.’ Baptiste secoue la tête. Une éternité, on a dit. « Tu vas bien ? De tous les coins de Strasbourg, je pensais pas que j’allais te retrouver sur internet en cherchant à faire adopter mes chatons. Le monde est vraiment petit… Mais je suis content ! Tu vas bien ?! » Il l’a déjà demandé, oui — mais la réponse l’intéresse vraiment ; s’il doit être honnête, il n’appelle pas tant pour les chatons que pour retrouver son ami d’antan.
Léandre Dietrich
sans allégeance
Arrivée : 13/07/2022 Messages : 42 faceclaim : Pierre Niney crédits : SaturdayProphet pour le vava, gif dans le profil et dans la signa by disastereyes
Cet appel... Il te surprend énormément, mais il te colle, également, un demi sourire sur les lèvres, un sourire chaleureux et extrêmement doux qui transparaît peut être dans ta voix, quand tu parles. Tu sens également un trac qui te noue un peu la gorge et le ventre, un trac qui serait capable de te faire déblatérer un peu trop de conneries. T'avais oublié un instant cette époque de ta vie, c'est comme si pour faire ton deuil de ton meilleur ami, t'avais dû oublier tous ces liens, tous ces souvenirs, couper tout et fuir. Et... C'était vrai que c'était ton mécanisme de prédilection. La fuite.
"T'inquiète Bat' je te remet, comment t'oublier ? On s'connaît depuis nos 15 ans, y'en a pas deux des comme toi." Tu ricanes un peu, te souvenant de tous les moments qu'vous aviez passés ensemble. Vous aviez intégrés les même cercles d'amis, à la fac, après tout... "vous vous connaissiez de l'académie" et voir une tête connue à s't'époque à été quelque chose de rassurant. Non pas que tu sois du genre introverti, sauvage, mais c'était une présence rassurante et connue dans ce nuage d'incertitude. Après la fac, vous vous étiez envoyés des messages, un temps, avant que l'temps et l'éloignement ne fasse son office. Ton cerveau carburait bien trop, et tu craignais la surcharge. La déferlante d'émotions était de taille... Surtout quand tu repensais à... Cette soirée. Non. Ne pas y repenser, t'allais dire tout et n'importe quoi après. Un sourire et un ricanement sonore.
"C'est vrai qu'j'ai pas donné de grandes nouvelles." Fallait dire que, à la question "qu'est-ce que tu fais de beau ?" il n'est jamais de bon ton de répondre "J'suis une raclure de fond d'chiotte, j'extorque des sous à quelques familles en deuils pour pouvoir mettre du beurre dans mes épinards". Moyen. J'avais préféré disparaître pour tout le monde un temps. Et... Revoir tous ces gens, ça ravivait des plaies que j'voulais pas regarder, ça faisait trop mal, tout le temps. Les choses, vos vies, elles se seraient sans doutes passés autrement sans cet évènement tragique.
"Bah écoute... Aujourd'hui j'fais quelque chose qui me plaît, et j'suis centré sur moi même un peu. J'ai eu besoin de beaucoup de recul mais... J'vais mieux, vraiment et... Sache que ça m'fais plaisir de t'avoir au tel'. J'imagine que t'es tombé sur le site du Chat-fé. Toi avec des chatons ? Tu t'en occupe seul ?" Habile tâtage de terrain, sans doute inconscient. "Ils sont combien ? Ce serait dommage de les séparer. Ils ont quel âge ? La maman est encore avec eux ? Théoriquement j'peux te les prendre à leurs 3 mois pour les faire intégrer le chat-fé, t'as du lire, du coup, c'est un bar à chat qui aide à désengorger un peu les assoc' du coin, ça marche bien, les gens ont des contacts avec les animaux et les adoptent si ils le veulent. Et... Si tu veux un p'tit suivi après, j'ai des photos et des nouvelles régulières. J'fais ça depuis un an. On a déjà une grosse cinquentaine de chats qui ont été adoptés. Tu veux passer voir un de ces quatre ? Découvrir l'endroit et comment sont les chats là bas te rassurerai." Tu pouffes un moment... Tu pourrais entortiller le fil du téléphone si il en avait un, mais... Y'en avait pas, alors t'entortillait une mèche de cheveux. "Tu m'imaginais dans un truc lié à la psycho ? J't'avoue que j'ai tout laissé tomber quand je suis parti. J'étais plus capable... De rien à s't'époque." Et t'hésites, et p't'être que c'est la surprise qui te fait marmoner. "Papoter avec toi ça m'fais plaisir. Tu m'as manqué bordel."
(c) princessecapricieuse
Baptiste Lalande
la Promesse
Arrivée : 15/08/2022 Messages : 29 faceclaim : Jonathan Bailey crédits : mielikki (avatar), uc le reste
Y a-t-il un vilain réflexe qui aurait développé, à son retour, une certaine peur qu’avoir disparu durant deux ans ferait que les gens qu’il a connu ne se souviennent plus de lui ? Oui, c’est certain. Pire que ça, des fois Baptiste craint d’avoir lui oublié des personnes qu’il aime, ou a aimé, peur que le trou de sa mémoire soit plus conséquent qu’on ne le pense. Peut-être que l’appel le rend un peu nerveux, aussi, tellement il est improvisé et complètement imprévu. Il rit un peu trop fort que Léandre le replace, il aimerait avoir quelque chose de drôle ou juste ou même un peu flirty à répondre mais il se contente de ça. Il hausse une épaule quand l’autre avoue ne pas avoir donné de nouvelles, aimerait que Léandre puisse le voir — « C’pas grave. » S’il y a bien quelque chose qu’il a compris avec le temps qui passe… Des fois, on a beau avoir envie, on n’a pas le temps ou le courage pour les nouvelles.
Le danseur s’enfonce un peu plus dans le canapé alors qu’il sent que la discussion s’installe, qu’on ne va pas lui raccrocher au nez ; y’a un deuxième chaton qui lui grimpe dessus, aussi, parce que les coussins ne doivent de toute évidence pas être assez moelleux pour eux. Il y a un sourire content, et plein de compassion, qui reste sur ses lèvres à la voix de Léandre. Les réflexes de l’analyste prennent le dessus, malgré lui. L’ami a le ton clair et plus affirmé, ce qui est relativement rassurant — Baptiste ne se souvient pas exactement mais ses dernières impressions du désormais chef du Chat-fé étaient bien plus inquiétantes que ça. « Awh- » Qu’ça commente, alors que le menton se baisse vers la poitrine pour cacher le plaisir presque gêné d’entendre la joie partagée de cet appel. « C’est bien, tant mieux pour toi, je- » Il était vraiment inquiet, il aurait peut-être dû essayé d’être plus là — il a aussi appris à laisser le passé au passé, lorsqu’il le faut.
Son attention se porte sur les petites créatures qui braillent encore, se donnent des coups de pattes maladroits alors qu’ils essaient de trouver la meilleure position pour roupiller ensemble. Il secoue la tête. « Mmh, non, j’m’en occupe pas seul, y’a leur mère dans le coin… » Et heureusement, parce qu’il gère seulement les croquettes et la pâtée et que c’est déjà in-fer-nal, s’il devait en plus leur apprend le popo et la toilette et arrête de manger l’oreille de ton frère bon sang !!… C’est un co-parenting comme un autre, mais un bien plus éprouvant pour lui.
Léandre donne beaucoup d’informations et Baptiste essaie de suivre, alors qu’il aurait plutôt envie de continuer son investigation pour savoir ce qu’il a manqué de la vie de son copain. « Maman Chat est toujours là, ils sont quatre. Ils ont à peine deux mois, ils sont encore tout jeunes… » Il s’y prend un peu tôt, mais il préfère voir ses options pour choisir la meilleure pour les petits — il s’est attaché à eux ? ô juste un peu ?! « Alors, » qu’il commence, avec un bref rire, déjà prêt à rectifier poliment le garçon d’l’autre côté. « Je pense que je passerai te voir toi, d’abord, mais bien sûr — avec plaisir pour découvrir le Chat-Fé. » Et ça fait un peu drôle comment ça roule sur la langue, le jeu de mot, il hausse l'autre épaule et décide de séparer les idiots sur ses cuisses de sa main libre. « Pas trop… Enfin, » Comment dire sans froisser personne ? « Si t’étais toujours dans le domaine de la psycho, je pense qu’on se serait recroisé avant… » Le monde n’est pas si petit que ça (quoi que !) mais il a gardé contact avec la plupart de ses camarades de promos, même ceux un peu plus âgés et ceux un peu plus jeunes que lui, et il sait relativement qui exerce et quelle spécialité. Léandre a disparu de tous les radars depuis un petit bout de temps ; et il a y une forme de chaleur qui s’empare de sa poitrine à l’affection confessée. « Ça me fait plaisir aussi… Ça fait longtemps que je me demandais ce que tu étais devenu, je suis content qu’tu ailles bien. » Il avait essayé de reprendre contact, vraiment contact, avec ceux présents dans sa vie d’avant à son vrai retour après ses voyages — il n’est pas remonté assez loin dans sa vie d’avant pour rajouter Léandre à la liste.
« Et à part ta nouvelle passion pour les chats ? Ta famille va bien ? Mama Dietrich cuisine toujours aussi bien ? » Va-t-il poser la question ? « Et les amours ? » Allez savoir pourquoi, il imagine déjà Léandre fiancé ou marié dans un petit appartement cosy avec une jeune demoiselle ; c’est peut-être parce qu’il insistait un peu trop qu’il avait une copine dont il était fou amoureux à l’époque, ça a dû rester dans son esprit.
Léandre Dietrich
sans allégeance
Arrivée : 13/07/2022 Messages : 42 faceclaim : Pierre Niney crédits : SaturdayProphet pour le vava, gif dans le profil et dans la signa by disastereyes
Son rire vient crachoter à travers le haut parleur, et malgré toi, il t'arrache un joli sourire, un brin timide, t'as décidé que t'aimais bien ce son. Et... Tu es rassuré, rassuré que Baptiste ne t'en veuille pas, qu'il accepte ce silence momentané et ton absence. Mine de rien... ça te rassure, te réchauffe le coeur. Et tu n'en devient au final... Que plus maladroit, hésitant dans tes mots. Mais qu'importe, t'entends des miaulements à l'autre bout du fil, trop aîgus pour ne pas être ceux des chatons, qui s'amusent sans doute avec son papa de fortune.
"Bon, alors t'as la meilleure aide pour t'en occuper alors. T'sais... Les chats ça fait du bien. Les ronrons le soir quand on rentre, les câlins, la présence... Perso... J'ai vraiment gagné depuis que j'en ai. J'ai adopté l'un de mes protégés, c'est une vraie boule d'amour." Et il réfléchit un moment. "Si t'as besoin d'un coup de main ou que tu dois te déplacer quelques temps hésites pas j'peux venir."
S'ensuit sur une discussion au sujet de ton établissement, tant qu'à faire, tu veux bien les prendre, tu sais qu'des chatons ça part vite, comparé à des chats adultes, c'est dommage, mais c'est comme ça. "Tu vas garder la mère ? C'est toujours bien d'garder une petite compagnie."
Le sujet dévie, encore. Bien sûr... Si t'étais resté dans la fillière, t'aurais revu des potes. T'as... Longtemps hésité avant d'te faire suivre par un psy, de peur de tomber sur d'anciens amis d'la fac. Fallait dire que... ça t'faisais déjà peur de base d'étaler ta vie en public et... Encore plus auprès de quelqu'un que tu connaissais déjà. S'que t'avais fais... Même si ta famille savait, t'en avais jamais réellement parlé, t'avais s'te boule dans le ventre et s't'impression d'être un monstre qui te tenaillait. Et... T'avais dû chercher longtemps avant d'voir un spécialiste. C'est ta mère, s'inquiétant de te voir dépérir jour après jours qui avait fait le premier pas. Aujourd'hui tu respirais, mais t'avais toujours le carcan d'tes actes autour des poignets. Tu murmure un "oui bien sûr" .
Et il te poses plusieurs questions, mais tu retiens presque que la dernière, question qui mérite... Une réponse, pour toi qui avait fuit depuis tes vingt ans, pour lui, que t'avais sans doute blessé à s't'époque comme un gros con.
"Les adelphes vont bien, Anatole s'occupe d'une gamine A-DO-RABLE, du coup j'peux jouer le tonton qui fait plein de conneries avec et qui la laisse ensuite à Anatole, Mama est toujours MAMA, elle pense que ses enfants vont mourir de faim, elle se pointe toujours au pire moment... Papa t'jours aussi discret." Les amours c'est plus compliqué. "Attends j'sors sur la térrasse et je te raconte pour le reste." Tes longs doigts choppent le paquet de clope et le briquet, alors que tu poses doucement le chat par terre, t'approchant de la terrasse. Lorsque t'ouvre, l'air nocturne vient te chatouiller, et le nez, et le visage. T'aimes l'odeur de la nuit. T'aimes ce silence, ce calme, mais en même temps... ça t'effraie d'être loin de l'effervescence de la journée.
"Si tu veux... J'me suis séparé de ma copine de l'époque." Que tu lui dis, foutant ta clope au bec et te l'allumant tranquillement. "J'étais persuadé d'être ace, de rien ressentir. Puis... J'ai compris. C'est... J'ai été con à l'époque mais... Tu te souviens de la soirée d'anniversaire de Wilhelm ? Dans la grange ? J'ai toujours dis qu'j'étais trop ivre que j'm'en souvenais pas mais... J'm'en souviens quand même." Vous vous étiez bécotés, t'avais pas oublié, t'en avais juste... Jamais reparlé, feignant l'ignorance. T'étais avec une fille bien à l'époque, tu voulais faire de mal à personnes, mais ça avait dû être dur pour Bat'. "J'ai compris... Après MOULT années -tu sais comme je peux être lent et buté- qu'au final... J'regardais pas du bon côté. J'suis gay Bat, et... Célib aussi, vu qu'j'ai le charisme et le potentiel séducteur d'un vieux bulot. T'sais j'ai l'impression d'avoir 15 ans à nouveau. J'connais pas les codes pour... Que j'reconnaisse quelqu'un d'open ou pas. Et j'sais jamais quoi dire à part me balancer maladroitement d'un pied à l'autre en balançant des "heu... heu... Heu..." c'est ridicule hein ? Bah voilà, c'est moi en ce moment, donc les amours bah... C'est l'désert. J'suis l'vieux célib' aux chats. Et toi... J'avais cru voir à l'époque avant que j'partes que tu t'étais trouvé un mec, z'êtes toujours ensemble ?"
Tu pensais pas... Qu'il serait intéressé par toi, t'étais trop... Tu lui avais sans doute fait mal ce soir là. Tu fumes, tu laisses la fumée bleutée s'enrouler sur elle même en arabesque, t'aimais bien regarder ça. Certains soirs si t'étais un peu ivre ou perché à cause de la fumette, tu t'amusais à faire des ronds de fumé.
(c) princessecapricieuse
Baptiste Lalande
la Promesse
Arrivée : 15/08/2022 Messages : 29 faceclaim : Jonathan Bailey crédits : mielikki (avatar), uc le reste
Baptiste aimerait contre-argumenter ; oui, les ronrons c’est chouette quand on rentre, mais le harcèlement pour la bouffe un peu moins (ou la seule surprise de rentrer et de trouver non pas un chat qu’il pensait malade mais cinq), et puis s’il doit vraiment rentrer sur un truc chaud contre qui se coller il préfèrerait encore que ce soit un homme (quoi que, sur ça aussi, y’a à redire et c’est bien le souvenir de l’odeur de la bruine qui le fait tenir sa langue). Il se plaît tout de même à imaginer Léandre avec un chat, (mais vraiment s’il a besoin de câlins le soir… d’accord, non). Il n’dit toujours rien mais il note, la proposition de venir l’aider — compte voir comment leur discussion et de potentielles retrouvailles se passent avant de sauter sur l’occasion. Seulement pour retrouver son ami, qui lui a manqué, rattraper le temps perdu… Quelque histoire comme ça.
Il se chamaille avec les chatons en écoutant d’une oreille attentive les nouvelles de la famille Dietrich ; Anatole est papa ?!, Mama est toujours Mama (il sacrifierait un des chatons pour regoûter à ses pâtes à la tomate) (enfin non mais…), Papa est le tranquille de la famille. Le danseur se redresse alors qu’on fait une pause avant le reste, qui l’intéresse pour la promesse du croustillant à venir. Il entend la porte fenêtre qu’on ouvre et referme de l’autre côté, il entend la briquet qu’on allume et ça réveille sa propre envie de clope qui est toujours en sommeil quelque part. Mais y’a les chats. Alors il n’bouge pas et… Attend. Jusqu’à la première nouvelle, qui lui tire un bien maigre « Oh non… » à peine sincère. Il ne sait pas quoi dire, il est plus content de la nouvelle qu’il ne devrait l’être ; et pas surpris, déjà parce que Léandre s’est éloigné de tout le monde après l’accident de… mais aussi, et ça le fait sourire, parce que ; « Ah ? » Baptiste n’ose pas faire de bruit, encore moins de commentaires — se contente d’onomatopées seulement pour relancer, pour pas trop déranger, la confession qu’il n’attendait pas mais reçoit quelques années plus tard. Il n’a pas oublié l’anniversaire, il n’a pas oublié qu’ils se sont bécotés presque sans gène, il n’a pas oublié qu’il n’a rien dit le lendemain en voyant Léandre fuir consciemment le sujet qu’il n’a même pas pris la peine de mettre à l’ordre du jour.
Léandre est gay, et Baptiste se met à rire.
Pas pour se moquer, il n’oserait jamais, pas parce qu’il veut mettre avant l’évidence, il ne se permettrait pas. Seulement parce qu’il aime les histoires de coming out, qu’il trouve toujours courageuses, et aussi parce qu’il est content des réponses que son ami semble avoir finalement trouvées. Il se lève, après avoir poussé les bestioles sur le côté et file lui aussi jusqu’à sa fenêtre qu’il ouvre pour commencer à fumer. Il rit encore un peu, qu’on lui compte de jolies situations embarrassantes et quelques mensonges (le potentiel séducteur de quoi ?! au juste ???) ; il souffle une longue inspiration lorsque Léandre termine sa nouvelle et redirige l’attention vers lui. « Bah bienvenue au club, mec. » Le sourire est évident, s’entend jusque dans sa voix. C’est parce que l’eau a coulé sous les ponts, depuis, qu’il se permet un peu d’en plaisanter. « Je te cache pas que je me doutais que tu n’étais pas aussi hétéro que tu le disais, parce que tu m’as tout de même un peu peloté les fesses et— » (que tu le regardais (lui) un peu trop intensément mais pour une sombre raison Baptiste avait tout de même décidé de tenter sa chance, ce soir-là…) « Enfin, on n’avait pas tant bu qu’ça. » S’il avait respecté le silence de son ami, il y avait repensé assez souvent pour venir à la conclusion qu’il était au moins consentant et qu’il ne l’avait forcé en rien et que le malaise venait d’autre chose ; sa copine de l’époque, c’était une raison suffisante.
Baptiste fronce les sourcils, s’en gratte un de l’ongle du pouce, le regard un peu perdu sur la rue en-dessous de lui. « Et uh… ? Tu parles de Julien ? Non, ça n’a duré que quelques mois, j’ai rencontré Alexandre et — » Lorsqu’ils étaient encore amis, il fréquentait un garçon mais c’est avec un autre qu’il a fini ses années d’études, avec qui il s’est installé plus tard, avec qui il envisageait de… avant… Léandre parle de Julien, n’a pas l’air au courant ; il se demande s’il est courant pour sa disparition, part plutôt sur le non et… Il ne peut pas nier que ça a un côté rassurant. Beaucoup le résument à ça, aujourd’hui, beaucoup prennent des pincettes avec lui à cause de ça. Il devrait en faire autant, aussi, mais… Il secoue légèrement la tête. « Bon, ça aussi ça n’a pas marché, urm. » Il tousse, tait les détails. Y’a pas de belle manière de dire “boarf tu sais j’suis parti deux ans enfin c’était pas volontaire mais bref mon mec s’est consolé dans les bras d’un autre mec donc ouaip non du coup on s’est pas vraiment marié comme on l’envisageait avant, hein, bizarre ?!”. « T’sais les hommes sont cruels, Léandre. Quelle idée de les aimer, franchement… » Il rajoute avec un ricanement ; il comprend, il les aime depuis tout p’tit et se fait briser le cœur depuis ses huit ans, alors…
La cigarette est écrasée, à moitié consommée, dans le cendrier ; remise dans le paquet, y’a Maman chat qui s’rapproche et elle a tendance à se prendre pour sa mère et vouloir attaquer les bâtons de cancers. « Par contre, je suis navré de t’apprendre qu’y’a pas de codes, ou de trucs pour se reconnaître entre nous. Et permets-moi de douter de ton manque de charisme : j’ai vu ta photo sur l’article du Chat-fé, mon coeur. » Le surnom roule tout seul, est exagéré, n’appuie qu’un semblant de flirt qui va avec la légèreté de la conversation. Baptiste n’est pas sérieux, voyons. Ils se retrouvent à peine et retrouvent seulement leurs chamailleries d’antan. C’est tout. « Y’a quelques coins sympas LGBT friendly, à Stras’, tu as essayé d’y aller ? Ohlala, j’espère que tu t’es pas lancé dans le dating game en commençant par les applis de rencontres… » Il grimace. Lui avait commencé par ça, les quelques soirs post-rupture où il était convaincu qu’il avait juste besoin de se remettre dans le bain et de fréquenter d’autres hommes. Quelle terrible erreur. Il commence à gratouiller le crâne de Maman chat. « Si t’as besoin de quelques conseils, je peux, euh… » Qu’est-ce qu’il raconte, ça fait des années qu’il n’y traîne quasiment plus, en tout cas jamais seul, et certainement pas pour draguer — à l’époque, ça date d’avant sa disparition, et il était jeune, et il n’avait pas de trou de mémoire de deux ans, et il avait encore envie de s’amuser et de rencontrer du monde et de tout partager et ; « Essayer d’t’aider. Je te garantie rien, ça fait longtemps que je cherche plus à me caser, j’ai peut-être oublié comment ça marche tout ce bordel. » Ah ah ah l’ironie ; son palpitant s’emballe, il ne sait pas si c’est pour l’ironie de la chose ou parce que Léandre a l’air d’ignorer sa disparition et qu’il n’a pas du tout envie d’aborder le sujet, ou… Parce qu’il lui propose ?! De l’aider à pécho ? Son lui-adolescent, qui avait un crush très certain sur son ami (d’où… la soirée dans la grange… il sait pourquoi il lui a demandé s’il pouvait l’embrasser, à l’époque…) serait franchement outré.
Mais, voyons, ce sont deux adultes, deux amis, ils peuvent bien envisager de se retrouver au bar du coin pour, euh, essayer de se rappeler comment fonctionne la vie sociale romantique ? Muh ?!
Maman chat commence à ronronner en donnant des coups de tête contre sa paume ; elle-même n'a pas l'air très convaincue.
Léandre Dietrich
sans allégeance
Arrivée : 13/07/2022 Messages : 42 faceclaim : Pierre Niney crédits : SaturdayProphet pour le vava, gif dans le profil et dans la signa by disastereyes
Tu pensais pas, tout lui avouer comme ça, tu pensais pas pouvoir le faire un jour... Tu pensais pas que t'en serais capable, là où t'as mis des mois à ne serait-ce que l'aborder avec ta soeur. Et pourtant. Dans ta main, se consume ta clope, t'inspire quelques fois, expulsant la fumée par les narines. Gamin tu trouvais ça cool, tu pensais que ça t'faisais ressembler à un dragon. Le cendard est devant toi, un truc ramené d'un de tes voyages en Italie. Il est massif, au fond, il y a un dessin d'un petit village italien. Un truc simple. Un truc qu'on oublie facilement, qu'on ramène en mode "P't'être qu'avec cette horreur j'vais arrêter de fumer." il n'en est rien. Son rire se fait entendre, à l'autre bout du fil, il n'est pas moqueur, tu te vexes pas comme t'aurais pu le faire, si on s'était foutu de ta gueule. C'est l'genre de rire chaud, bienveillant. Un sourire te prends, il vient autant t'bouffer les joues qu'il te prend à la gorge, émotion trop puissante qui modifie un peu ta voix, malgré toi. T'as peur de passer pour un chacal, t'as peur qu'il ait l'impression que t'étais en chien à cette époque.
"Oui... J'avoue... Pour ma défense... Heu... C'était la première fois que j'ressentais ça ? J'me suis laissé emporter par l'instant. J'pourrais te dire que j'suis désolé mais... Non, c'était chouette. J'assumais pas donc... J'ai pas voulu en r'parler. Mais... J'ai apprécié." Tu ricanes. "J'imagine qu'on croise beaucoup de "non monsieur moi j'suis hétéro" au fin fond d'leur placard non ?" Et toi... T'avais été une putain d'tête couronnée de Narnia, tellement t'étais allé profondément dans ton placard, t'en sortais juste, et tout te semblait... Nouveau.
Tu t'renseigne sur sa vie actuelle. Tu l'imagines dans un couple heureux, avec des chats. C'est un bon combo selon toi. De toute façon la vie est toujours mieux, avec des chats. "J'suis désolé de l'apprendre mec. Sincèrement." Enfin... Si t'étais vraiment sincère tu aurais pas cette étrange sensation d'euphorie dans l'fond du bide. Et tu culpabilise de ressentir ça, comme si t'étais pas, bien assez, un affreux humain. Comme si t'avais pas déjà fait assez de mal. Ton doigt, une fois ta clope écrasée dans l'cendrier, à côté des copines, vient finalement enrouler une mèche de cheveux, un p'tit épis. Et tu l'enroules, encore et encore, comme si ce simple geste pouvait t'apaiser, te permettre d'avoir les idées un peu plus claire. "J'vais morfler Bat', mais j'suis prêt à tenter le coup quand même." Ta voix te semble chaleureuse, pleine de promesses. Tu sais... Que les liens avec autrui, c'est pas quelque chose de facile. Depuis l'apparition d'ton don, tu te sens plus... Robotisé, comme séparé de ta part d'humanité, mais les relations sociales... T'aimes ça autant qu'tu déteste, ça te redonne la joie autant qu'ça t'épuise et te bouffe. C'est ça... Le lot des hypersensibles. Tu fais plus parti d'ceux là, depuis qu'ton don te bouffe le coeur. Et à la limite... Tu vis à la fois mieux, et plus mal, c'est un mélange étrange.
Son surnom, celui qu'il te donne, t'arrache un p'tit rire de plaisir, alors que tes joues se teinte d'un joli rouge pivoine. "Arrête tes conneries, j'ai pas de charisme, j'suis juste un peu photogénique, trésor." Tu rentres dans son jeu, à pied joins. "Tu m'as pas vu pendant l'interview, un vrai naze." Tu te mordilles la lèvre, presque penaud, et tu murmure faiblement. "Si y'a pas de codes... C'est pas... Dur de se reconnaître entre nous ? J'vais pas me faire casser la gueule parce que j'aurais interpellé la mauvaise personne ?" Et au final... T'es paumé, t'oses aborder personne tellement t'as peur de te prendre un bon vieux râteau.
Si avec une fille, t'en aurais eu rien à foutre (et encore, tu t'es jamais pris de râteau parce que tu n'es jamais allé vers une fille, jamais. C'était toujours elles qui faisaient le premier pas, pour s'investir, et se faire briser le coeur, parce que t'étais, et t'en as honte, un sale con. ) "J'ai essayé, mais j'en ai trouvé aucun, et j'me sens pas d'être un plan cul. J'suis... Heu... Tu vois, ça a jamais été plus loin que quelques palots quoi. Et les relous m'ont fait fuir. J'suis fort... Pour fuir et ghoster les gens." ... Et ça t'fais rire comme un con. T'aimes un peu trop les private jokes. " Enfin... Je... J'essaye d'arrêter, j'veux plus faire souffrir personne."
Tu regardes un moment l'écran de ton téléphone, et tu réponds finalement. "ça t'dis de venir cette semaine voir le chat-fé, et d'sortir dans un de ces bars avec moi ? On discute, on voit si... Tes techniques marchent, et puis si ça marche pas, au pire, on aura bu de bons trucs, et on se sera bien amusé, c'est pas mal non ?" T'as de l'espoir, dans la voix. Mais tu sais pas trop où ça peut mener, et t'avoue que t'es un peu du genre méfiant avec les inconnus (Baptiste n'en faisait pas partie, bien entendu, vous vous connaissiez depuis que vous aviez 15 ans.)
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Baptiste Lalande
la Promesse
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Baptiste se contente de sourire, accepte le compliment pour ce qu’il est : c’était chouette, sur le moment, mais Baptiste n’était pas la personne que Léandre voulait, et il doute qu’il le soit un jour, mais ces quelques minutes au téléphone lui suffisent pour savoir que ça n’a pas d’importance car leur amitié lui est bien plus précieuse qu’une vilaine histoire d’attirance d’adolescents. Et puis, sa vie sentimentale est… Inexistante, plus par sécurité qu’autre chose, depuis son retour. Il ne l’explique pas, ce n’est pas le lieu, il n’a pas envie de discuter de ça maintenant — ils ont quelques années à combler, et on n’explique toujours pas sa disparition, et il n’a pas envie que ça fasse autant partie de son identité qu’ça. Comme il suppose que Léandre n’a pas envie d’être résumé à ses années de silence. « C’est rien, ça arrive. J’suis pas malheureux aujourd’hui. » Un peu lonely mais pas malheureux ; c’est peut-être mieux qu’il soit seul, même, ça évite de faire subir ses insomnies et balades nocturnes à quelqu’un, ça lui permet de ne pas se justifier des quelques absences ou excès de tristesse ou de colère qu’il peut avoir en pensant à, enfin techniquement rien car c’est le vide dans son esprit, mais…
Ils ne s’attardent pas sur les malheurs, enfin presque pas — la conversation est plus légère quand ils abordent la novicité de l’ami. Y’a un vilain « Pfeu ! » de dégoût, pas pour lui confirmer qu’effectivement il dit ça juste pour lui faire plaisir et qu’il n’a pas de charisme mais parce qu’apparemment l’élémentaire de l’esprit oublie bien trop régulièrement de se regarder dans un miroir. Le transformé ressent une certaine angoisse grimper, aux craintes qu’on lui confie. Il n’a jamais voulu y penser, il a grandit à Strasbourg, sa famille n’a jamais rien dit ; il a fallut expliquer à Mamie, un peu, faire attention lors de certaines vacances, mais… « Alors… Certains sont plutôt ouverts sur le sujet, et sinon tu peux demander gentiment, et prendre le rejet avec humour… Non, ça devrait aller Léandre, tu vis à Strasbourg quand même. » Les gens sont relativement ouverts d’esprits et les lois existent depuis plusieurs décennies ce qui a permis au bon établissement de la communauté LGBT au sein de la ville.
Baptiste aimerait lui dire qu’il n’a rien à craindre et qu’il peut foncer, oser, tout… Mais ils viennent de dire qu’les hommes étaient affreux, et brisaient des cœurs, (et y’a certaines images gravées à jamais dans son esprit aussi…). Puis y’a la partie relation, et… L’autre partie, et il n’a rien de plus à dire qu’un « Mmh- » peu conséquent — ça, comme pour sa disparition, mériterait aussi une vraie discussion. Pas au téléphone, après plusieurs années à ignorer l’existence l’un de l’autre. « J’enregistre ton numéro, du coup ? » Il a un petit sourire en coin que Léandre ne peut pas voir, et ce trop plein d’espoir dans sa voix… Il comprendrait si l’ami souhaitait le ghoster, car il est après tout un fantôme du passé et que son appel peut ne pas être le bienvenue.
La taquinerie permettrait de prendre le rejet avec humour, mais voilà qu’on l’invite plutôt à passer au café (pardon, au chat-fé) et à essayer d’aller dans un de ces bars. Un rire bien amusé lui échappe, un peu malgré lui. « Merde, tu me vois déjà comme un gourou de l’amour, c’est foutu pour toi. » Une technique de folie qu’il a à enseigner : aller dire bonsoir, se présenter, demander poliment s’il est possible de partager quelques minutes avec un homme… Léandre va vite être déçu quand il se rendra compte que son plus grand ennemi n’est ni son homosexualité, ni son manque de charisme (pfeu !!) mais sa timidité. « Mais oui, avec plaisir. Tu verras, le plus dur c’est de sauter dans le grand bain, après… » Après, on apprend à recevoir le non et on se laisse surprendre par les quelques oui. Comme celui reçu lors de ce fameux soir dans la grange. Un sourire délicat reste sur ses lèvres, Maman Chat décide de retourner au panier près de ses petits les plus sages. « Enfin j’en sais rien. On verra. Mais ça me ferait plaisir de te revoir. » P’t-être que ça marchera, p’t-être pas, et puis ça n’a pas vraiment d’importance. Comme dit tout à l’heure, avant de vouloir voir le Chat-fé ou d’aller draguer de sombres inconnus… Un manque dans sa vie qu’il se rend compte plus grand qu’il ne le pensait, maintenant qu’il le retrouve, qui s’agrandira sans doute encore un peu alors que leurs souvenirs partagés lui remonteront en mémoire les prochains jours jusqu’à véritablement le voir. C’est bien son ami qu’il a envie de retrouver, avant tout. « On se dit à bientôt ? »
Léandre Dietrich
sans allégeance
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Et c'est un sourire tendre, quoi qu'un peu nostalgique qui t'échappes. Oh... T'es comme tu es, et ça ne servait à rien de te flageller pour rentrer dans un autre moule. Désormais tu te connaissais et tu ne pouvais plus faire marche arrière, soit, tu faisais avec. Mais... Ces souvenirs, ils t'arracheront sans doute encore et encore de délicieux frissons dans le bas du dos, et un p'tit palpitant en pleine forme. Mais tu n'avais jamais voulu, de par ton comportement, faire souffrir ton ami. Tu n'avais jamais voulu nier l’existence de ce qu'il s'était passé, cette nuit là, entre vous. Et dans l'fond... T'as un poids qui s'envole du creux de tes deux épaules. Un poids dont tu n'avais jusque là pas vraiment conscience.
"Et... ça m'fais plaisir de l'apprendre, ça m'aurais fais mal si j'avais appris que... Je t'avais blessé. On s'connait depuis qu'on a quinze ans et ton amitié, elle compte beaucoup pour moi." Et c'était vrai. Et maintenant qu't'avais une vie un peu plus digne, que tu versais moins dans le charlatanisme, t'étais prêt, prêt à le faire rentrer à nouveau dans ta vie. Sans ces ombres qui t'bouffaient la vie. Sans ces pans de mystères qui t'avais éloigné de ta famille.
Finalement, les mots de Bat' te font un électrochoc. Vous aviez tous la chance de vivre à Stras'. Vivre dans cet endroit qui a milité très tôt pour placer tout le monde sur un même pied d'égalité, et en vrai... T'sais au fond de toi que ton parcours sera pas similaire à celui d'un autre. Il y a beaucoup moins de violence ici. Ou alors... La violence prend une autre forme. "Ouais t'as raison. J'suis un peu bête avec mes angoisses." Que tu réponds. Comme si dire ça, ça rendait moins tangible ces mêmes angoisses. Et tu t'dis que... Bon sang. Tu devrais passer un peu moins de temps sur internet, et un peu plus à faire des trucs un peu moins destructeurs pour ta propre couenne. Comme le jardinage tiens... Faire pousser des petits plans de tomate sur ta terrasse, afin d'avoir des tomates cerises et de faire suer toute ta famille avec. "J'apporte rien d'autre que mes tomates cerises pour l'apéro, c'est les miennes hein ! Elles ont poussées chez moi." Tu serais insupportable, clairement.
"Enregistre, et j'espère qu'on se textotera quand même en dehors des anniversaires et de la nouvelle année." Car il avait trop de mondes, dans son répertoire, comme ça. Il y avait trop de semi inconnus avec qui il avait partagé des tas de trucs, et de qui il s'était éloigné. C'était la vie, disait on. Un sourire lui échappe. "J'me pensais ace et aro jusqu'à l'été dernier alors niveau expériences relationnelles, tu m'as tout l'air d'un gourou de l'amour en comparaison de ma p'tite personne mon chou." Parce que tu sais pas faire, parce que tu t'emmêles. La dernière fois qu't'as essayé de parler à un mec qui te semblait pas totalement désagréable, tu t'es fendu d'un "bonjoir" et t'as jamais pu continuer tellement tu t'sentais honteux. S'qu'on peut être cons dans ce genre de situations. Sa voix, sa façon d'être, ses mots t'avais manqué. Bat' a toujours su accepter tes angoisses débiles et ta sensibilité débordante, mieux, lui considérait ça comme une force plus que comme un fardeau. Alors un petit rire t'échappes. "Bien sûr, à bientôt, j'ai déjà hâte d'te voir et d'écouter ce que t'as à me raconter. BON pas juste sur la drague, mais genre... Sur ta vie, tout ça. Préviens moi quand tu veux passer, de toute façon moi j'bouge pas, du mardi au dimanche matin, j'serais au chat-fé, si tu veux passer. Le reste du temps... Y'a d'grandes chances que je sois chez moi aussi ! Parce que... Bah... J'vis à l'étage quoi... Donc hésites pas. Bat ? Passe une bonne nuit, et prend soin de toi, d'acc ? T'es un mec bien, ça devient rare, de nos jours." Et... T'oses finalement raccrocher. Tu reposes ton cendrier hideux sur la p'tite table en fer forgé que t'avais posé là et qui n'avait jamais vraiment bougé, et sans un regard, tu rentres dans ta sombre demeure, au programme ? Une nuit de folie à se triturer les méninges, mais aussi... Une joie pure qui t'prend aux tripes. Celle de retrouvailles qui ne se sont "pas si mal passées que ça."