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| Émile Kim die Straßburger Regierung
Arrivée : 15/06/2022 Messages : 236 faceclaim : justin h. min crédits : deadpool (ava, icon) séléné (code signa) les ferrofluides-fleurs ― klô pelgag (paroles signa)
| (#) | Dim 24 Juil - 18:49 | |
| La trotteuse effleure à peine le 12 de l’horloge qu’Émile bondit de sa chaise, comme s’il était monté sur ressort. Il n’a jamais été de ceux à s’attarder au travail une fois l’heure de débaucher arrivée et il est généralement sorti du commissariat dans les trois minutes qui suivent la fin de son quart… quand il n’est pas déjà parti, sous un prétexte ou un autre. Max étant le prétexte préféré.
À vrai dire, si aujourd’hui il a pris la peine et le soin et tout cela d’être encore au poste à l’heure de fin, c’est qu’il a eu une idée. Un plan. Quelque chose qui s’articule dans l’insistance avec laquelle il a dévisagé Schaffer (fraîchement revenu de son congé médical forcé) pendant la dernière heure de boulot, comme s’il pouvait lui transmettre l’idée par pure télépathie et autres vibes.
Émile a donc bondi, monté sur ressort, et Anatole, lui, n’a même pas encore eu le temps de bouger de son siège. « Je raccompagne Oskar chez lui, Émile n’a absolument rien demandé à son collègue en avance, que ce soit su, et n’a donc aucune assurance qu’il acceptera (si ce n’est, comme toujours, qu’il sait)(insupp), je vous rejoins plus tard. Avec des Mr Freeze. » Anatole répond quelque chose comme si tu prends des Mr Freeze, okay, ou est-ce ce que l’Élémentaire comprend de l’onomatopée un peu distraite qu’il lui offre en réponse ? : l’histoire ne le dit pas. Quoiqu’il en soit, le cadet plaque un bisou bruyant sur le front de son aîné avant de ramasser sa boîte à lunch et de se diriger vers le bureau qu’occupe diligemment Oskar. Diligemment et sans trop de choix, vu les tâches qui lui sont confiées et qui ne lui demandent pas de parcourir la ville, de rencontrer qui que ce soit, ou serait-ce de changer un peu la mornitude de son quotidien.
L’enquêteur s’assit directement sur ses papiers, sur le bureau d’Oskar, tout sourire, les yeux étroits derrière ses lunettes aux verres vert lime. « Tu veux de la compagnie pour rentrer chez toi ? » Il n’ira même pas prétendre que l’appartement de son collègue est sur son chemin. S’il lui propose, c’est bien parce qu’il veut le raccompagner et c’est encore bien aimable qu’il lui demande à peu près, au lieu de tout simplement s’imposer. « J’ai promis des Mr Freeze à Nat, plus tard. On peut s’en prendre sur le chemin, si t’en as aussi envie. » Comme si la perspective de la friandise glacée allait apaiser de potentielles récriminations de la part du blond ; lui est surtout ravi de l’idée de pouvoir en manger deux. Par pure générosité et ne laisser personne manger seul, voyez-vous. Quelle abnégation ! |
| Oskar Schaffer die Straßburger Regierung
Arrivée : 15/07/2022 Messages : 30 faceclaim : Jamie Campbell Bower crédits : Saturday Prophet
| (#) | Lun 25 Juil - 12:56 | |
| Il lève les yeux, incapable de savoir si l'inspecteur Kim a frappé avant d'entrer ou non. Depuis son retour, Oskar est distrait. Des pertes d'attention fugaces, il les cache derrière un calme apparent comme flegmatique. Cela aussi, on le lui reproche, de ne pas s'énerver. De garder un visage lisse comme un masque étrange où les émotions quelconques ont du mal à s'accrocher...
Parfois, Oskar sourit. Parfois, les coins de sa bouche s'affaissent un peu, se regard se tourne alors vers un ailleurs lointain comme s'il lui faut voyager par delà des frontières étranges pour aller au devant de sa propre tristesse. Lui dont le corps et le coeur ont si souvent été à nus dans les salles d'opération, ne montre rien de l'âme. Comme un équilibre, un curieux équilibre humble et pudique. Il a encore mal un peu, le long massage cardiaque lui a brisé et fêlé quelques côtes Oskar le sait. Lui a sauvé la vie aussi, si tant est qu'il y ait une vie à sauver. Les longs jours de coma et d'immobilité totale ont aidé à réparer tout cela. Un peu. Il a encore mal.
Emile, sans lui Oskar aurait fermé les yeux de l'autre côté des ténèbres. L'autre le regarde, il sourit, du moins Oskar pense qu'il sourit car déjà son attention vagabonde ailleurs que sur le visage de son cadet. Il a les yeux posés sur lui pourtant... Oskar finit par incliner la tête sur le côté, légèrement. A vrai dire, l'idée d'un Mr freeze lui semble absurde, il 'est pas de ces personnes avec qui on partage quelque chose. L'homme en a conscience, de la même manière qu'il a conscience de la couverture de fatigue et d'épuisement total sur ses épaules. Trop crevé, même pour une glace. Mais Oskar connaît Emile à présent, sait que l'autre a déjà pris sa décision. Il se lève, prend le foulard en soie qu'il avait enlevé le temps de la journée et avec une application quasi gracieuse, le noue à nouveau autour de son cou avant de rentrer les bords à l'intérieur de sa chemise. Dehors, le temps est chaud aussi l'accessoire a tout d'incongru. Il permet à Oskar cependant d'ouvrir sa chemise un peu, la soie venant cacher les débuts de cicatrices. Cela non plus, inutile de l'imposer aux autres.
”Allons y.” Il sait que sa voix croasse un peu mais n'en rougit pas. Les marques de faiblesse de son propre corps Oskar en a l'habitude. Avant, l'homme aurait échangé quelques plaisanteries quelconques avec son cadet. Il y aurait eu une discussion plus calme, plus nourrie. Aujourd'hui, il y a le sourire d'Emile comme une demande d'espoir et la nonchalance d'Oskar.
Ils quittent le commissariat côte à côte, Oskar sait qu'on les regarde. Il n'a pas encore remercié l'homme, il le sait. Alors, d'une manière presque absurde tout en marchant, il tourne le visage et son attention enfin sur le jeune inspecteur.
”Comment vont tes bras?”
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| Émile Kim die Straßburger Regierung
Arrivée : 15/06/2022 Messages : 236 faceclaim : justin h. min crédits : deadpool (ava, icon) séléné (code signa) les ferrofluides-fleurs ― klô pelgag (paroles signa)
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| Le silence résigné de son collègue est pris pour un assentiment ― plus que satisfaisant. Il attend patiemment que le foulard de soie reprenne place autour du cou gracile d’Oskar, parure guère utile dans le chaud climat estival de Strasbourg, avant de laisser en paix les papiers et le bureau de l’homme pour s’improviser son escorte.
À l’extérieur, les lunettes vertes sont troquées pour ses verres les plus sombres, alors que le soleil n’a pas cessé de briller trop fort. Un oeil fermé, l’autre tout juste entrouvert, il se fait à la nouvelle luminosité lorsque son camarade prend la parole : « Comment vont tes bras? Ça va ! J’ai eu mal pendant une semaine, mais ça valait le coup », assure Émile, en roulant un peu des épaules au souvenir du RCR qu’il a pratiqué pendant… il ne sait même plus combien de temps. Une poignée de secondes, ou une éternité, rien entre les deux, tellement il était concentré sur le rythme de ses mouvements, la sueur perlant au bout de son nez, tout le haut du corps en feu. On lui a dit pas moins de trente minutes, le temps que les secours arrivent et que les ambulanciers soient prêts à évacuer Oskar, et l’Élémentaire n’y croit pas tout à fait. Ou qu’on ne parle pas de lui, de son collègue, et plutôt d’un incident qui a eu lieu dans tout à fait un autre poste que le leur. « Y’a Daniel qu’avait proposé de me relayer, mais je préférais m’en occuper moi-même. Parce que, tu vois », et il tapote son front du bout d’un doigt, là où un troisième œil métaphorique pourrait être dessiné, deviné. Le même qui l’a fait se lever de sa chaise dans prévenir, le jour fatidique, et foncer vers Oskar avec une urgence qu’il était bien en mal d’expliquer autrement que par l’Ombre et ses mystères.
Il préférait directement savoir si tout cela servait à rien, être aux premières loges de ses propres soins et d’un avenir qui ne cessait de clignoter à chaque pression appliquée sur le thorax du Schaffer. Il en a hérité une migraine furieuse qui l’a empêché de travailler, le lendemain, et lové au fond du lit de Max, la main serrée sur la peluche gracieusement prêtée par la gamine, Émile a laissé ses propres inquiétudes s’évaporer dans le sommeil.
Le sourire nonchalant qu’il offre à Oskar s’accorde à son haussement d’épaules, quelque chose qui semble dire que ce n’est rien, tout ça, business as usual. La boîte à lunch bat une mesure lente contre sa cuisse, alors qu'il avance au pas paisible de son collègue. « Cerise, raisin, orange, framboise bleue, melon d’eau, ou soda, ton Mr Freeze ?, demande-t-il en fouillant dans ses poches pour extirper un billet froissé. Assez pour quelque chose maintenant, et assez pour ramener quelque chose à ses préférés plus tard. Je te l’offre. » |
| Oskar Schaffer die Straßburger Regierung
Arrivée : 15/07/2022 Messages : 30 faceclaim : Jamie Campbell Bower crédits : Saturday Prophet
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| Ca valait le coup, répond Emile. Peut-être, oui mais si Oskar ne souhaite en rien mourir, il sait tout autant quelle valeur il est facile de donner à sa vie. L'autre sourit. Lui a-t-il manqué, a-t-il tendu un gobelet de café dans le vide un matin avant de se souvenir qu'Oskar n'était plus là mais entre la vie et la mort dans un lit d'hôpital? Le jeune homme ne pose pas la question, il retourne à son silence prudent. Quand Emile parle, il sait le faire pour deux alors Oskar en profite. Ce n'est pas courageux, toutes les décisions ne peuvent l'être.
Finalement, devant le stand de glace, Oskar secoue la tête. ”Je paye ma glace moi-même.” Cela l'effraie toujours, l'idée de faire pitié. Il ne comprend pas que cela est de l'amitié, simplement. La nuance lui échappe, Oskar préfère se protéger de son armure. Un reniflement dédaigneux lui échappe : une glace saveur coca n'aurait aucun bienfait sur lui, il le sait. Comme le café, il n'y a pas droit.
”Melon s'il vous plait'” murmure-t-il à l'employé. Ce n'est pas assez fort, on lui fait répéter mais Oskar n'a presque plus de souffle. Il fait chaud, il est fatigué. Son corps n'est pas encore rmis de ce que l'hôpital a du lui injecter, il le sait. Se concentre.
”Melon.” Oskar enlève la formule de politesse, il garde son souffle pour parler fort. Prend son porte-feuille. Une action à la fois. Les mèches blondes lui cachent le visage un peu tandis qu'Oskar baisse la tête. Des voitures passent sur la route... Une action à la fois.
Oskar comprend alors que son coeur s'emballe, du moins commence. Essaye. Cela ne l'effraie pas, les crises de ce genre sont régulières chez lui et il sait en reconnaître les signes. Il sort un petit flacon à ouverture facile, parvient à en extraire deux pilules et les gobe ainsi, à sec. Alors seulement, le monde qu'il n'avait pas vu redevenir gris, reprend des couleurs.
On le regarde. Il rougit, n'a toujours pas payé sa glace. Fouille dans son sac, un peu stressé désormais. Mais vivant. |
| Émile Kim die Straßburger Regierung
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| « Comme tu veux. » Il n’ira pas se battre pour une glace à l’eau qui coûte à peine plus de deux euros ! Même si, et il le pressent en guettant le billet dans sa main, il va bel et bien payer ce Mr Freeze. Il froisse un peu plus le papier usé, s’attarde à sa partie plus lisse, puis à un coin plus doux que tout le reste, tandis qu’Oskar s’occupe de commander le premier. « Oooh, c’est un bon choix », qu’il approuve sans réserve, habitué aux quasi murmures de son collègue, au contraire du type qui lui demande de répéter.
Une légère tension s’invite dans les épaules d’Émile et il fait tout juste un pas de côté, assez pour être dans le chemin s’il advenait que le policier venait à tomber. Pas que ça pourrait arriver, pas que ses sens soient en alerte comme ils ont pu l’être par le passé lorsqu’il est question de l’autre homme, mais… c’est tout à fait le genre de truc qui arrive à Oskar. Pas envie qu’ils finissent aux urgences pour une pauvre glace dont ils n’auront même pas pu profiter. Si ce n’est pas triste, ça…
Il effleure à peine le bras de son collègue, lorsque celui-ci termine de gober et avaler les deux gélules sorties de leur flacon, pour lui signifier que ça va, il va gérer. « Melon pour moi aussi », intervient enfin le Kim, plus rapide à extirper son fric ― déjà prêt ! ― afin de régler la commande au complet. Le type derrière le comptoir n’a pas cessé de guetter Oskar avec un brin d’inquiétude et ne semble pas déçu qu’Émile prenne les choses en main. Sentiment familier, semblable à celui éprouvé lors de ses enquêtes avec Anatole, ou lorsqu’il doit rencontrer l’enseignante de Max. Rien d’inhabituel, quoi.
« Tu payeras la prochaine fois, s’excuse-t-il sans le faire, pas du tout désolé. On lui rend sa monnaie et il la fourre pêle-mêle dans ses jeans avant de se saisir des deux Mr Freeze format jumbo saveur melon. La glace rose commence à peine à fondre dans son emballage, tant au contact de ses doigts que la faute à la température chaude. Ch’uis pas à deux euros près. » De son trousseau de clé, il extirpe le plus petit canif du monde et se met à la tâche d’ouvrir les deux tubes de plastique, ce qu’il fait avec une découpe sauvage et inégale. Le bien d’Oskar lui est offert et Émile croque bruyamment dans son propre Mr Freeze, mâchant sa première bouchée au lieu de la laisser fondre. « Ouais, un bon choix », approuve-t-il une deuxième fois.
Il cogne un peu la glace contre celle d’Oskar, comme on trinquerait avec deux bières, et s’autorise cette fois-ci à profiter davantage de la collation froide et sucrée. Le morceau de glace dans sa bouche lui donne un léger cheveu sur la langue lorsqu’il reprend la parole, la curiosité toujours à fleur de peau : « Ils t’ont donné de nouveaux médocs ? » |
| Oskar Schaffer die Straßburger Regierung
Arrivée : 15/07/2022 Messages : 30 faceclaim : Jamie Campbell Bower crédits : Saturday Prophet
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| « Des anti coagulants » répond Oskar dans un murmure. La main qui tient la glace tremble de manière quasi imperceptible. Peut-être qu'Emile le remarque, peut-être que ça n'a aucune foutue importance. Il n'est pas en état de s'en soucier, pas maintenant.
« Je saigne au moindre coup par contre » Un effet secondaire habituel avec ce genre de cachets et une des raisons nombreuses parmi lesquelles le jeune homme préfère les manches longues : on ne voit pas ses éraflures ainsi. Cela n'a aucun sens de saigner pour rien après tout. La glace est froide, comme toutes les glaces. Le parfum melon est aussi fort qu'entêtant et probablement chimique à souhait. Cela rappelle à Oskar un vieux souvenir, sa mer les cheveux attachés et dos à lui dans la cuisine en train de fredonner quelque chose. Elle coupait une pastèque, ou bien peut-être un melon. Sa voix était belle et sans doutes n'avait-elle pas conscience de son fils derrière elle. Elle ne chanterait pas sinon, cela même un enfant comme Oskar pouvait le comprendre.
Il revient au présent, à la réalité. Sait qu'il y a u banc non loin, va s'y asseoir. Il lève les yeux au bleu du ciel étouffant, regarde. La glace colore un peu plus ses lèvres dans des nuances orangées, il est moins pâle.
« Je vous ai manqué ? » La question lui échappe mais Oskar ne la retient pas. Il continue de regarder le ciel. Il a envie d'aller bien, tout est obstacle depuis trop longtemps. Alors, le jeune homme pose les yeux sur Emile enfin. Il sourit du mieux qu'il peut, sincère à sa façon. Sincère et épuisé. Devant lui, l'homme qui lui a sauvé la vie. Cela vaut plus qu'un remerciement mais Oskar ne possède rien d'autre pour le moment. Ses mèches blondes lui balayent le visage, il pourrait ressembler à un fantôme moribond si... si quoi ? Au fond, cela était déjà bien de pouvoir se ressembler à soi-même.
« Je pose des questions idiotes, tu n'es pas obligé d'y répondre. » |
| Émile Kim die Straßburger Regierung
Arrivée : 15/06/2022 Messages : 236 faceclaim : justin h. min crédits : deadpool (ava, icon) séléné (code signa) les ferrofluides-fleurs ― klô pelgag (paroles signa)
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| Anti-coagulants : pigé. Il hoche la tête avec un air de connaisseur, le plastique de son Mr Freeze bien serré entre ses dents. Il n’y connaît pas grand-chose, mais le nom des médicaments concernés est assez évocateur pour qu’il comprenne ce que ça veut dire. « Je saigne au moindre coup par contre. On va devoir se retenir de se bagarrer », soupire Émile avec moult drame, feignant un air fort chagriné ― ceci alors qu’en vérité, il fait plutôt attention de ne pas approcher son collègue avec trop de vigueur, au cas où son potentia lui fasse défaut et qu’il le blesse par inadvertance.
L’automatisme le dirige vers le banc avant même qu’il l’ait dans son champ de vision, réflexe qu’il suit sans poser de question. Quelques fourmis dans les jambes, l’inspecteur choisit de rester debout, mais sa boîte à lunch est déposée à côté d’Oskar, pour ne pas être oubliée. « Je vous ai manqué ? » La question est… surprenante. Ce n’est pas comme si Oskar était du genre à se faire si sentimental, ou comme s’ils étaient très intimes. Surprenante, mais pas déplacée, et le sourire fatigué du blond lui apparaît sincère ― il le retourne avec naturel et un peu de joie. Un peu plus. « Je pose des questions idiotes, tu n'es pas obligé d'y répondre. C’est pas idiot », balaie Émile. Pas idiot, mais peut-être… délicat, considérant l’avis mi-figue, mi-raisin, que certain·e·s posent sur le Schaffer, au sein du poste de police. Il ne va rien lui apprendre à ce sujet, hein.
Il croque un autre morceau de glace à l’eau, le fait craquer entre ses molaires, dans un festival peu élégant de quasi crépitements, avant d’offrir une réponse : « Moi tu m’as manqué, avoue-t-il sans gêne, sans aucun accès de pudeur quant au sentiment. Il lui a manqué, parce qu'il est sympa. Il s'est inquiété, parce qu'il ne souhaite pas son malheur. À Nat aussi. » Il ne le sait pas officiellement, ça, mais Oskar étant un de leurs collègues les plus supportables et toujours gentil avec Anatole, Émile a décidé que oui, un peu, quand même. Une nouvelle bouchée de Mr Freeze roule dans sa bouche, est calée contre sa joue, crée tout un ensemble de chuintements comiques : « Et Wolf n’a rien dit, 'fin il ne m'a rien dit, il n'aime pas trop me parler, che chais pas trop pourquoi, mais ! Il a dit, che l'ai entendu, que tu manquais au boulot. Y'a un type qui veut bien bocher et on lui enlève, un truc comme cha. » Ça, c'est aussi le malheur de tous les jours de leur chef : Oskar est malin et veut en faire plus, mais entre sa santé fragile et le paternel encore plus fragile côté ego… pas facile de ménager la chèvre et le chou. |
| Oskar Schaffer die Straßburger Regierung
Arrivée : 15/07/2022 Messages : 30 faceclaim : Jamie Campbell Bower crédits : Saturday Prophet
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| ”Le travail que je fais n'a aucune valeur”, soupire Oskar. Des papiers ça et là, de temps en temps un paragraphe à signer, un classeur à remettre en ordre. Des dossiers qui attentent depuis dix ans ou plus d'être triés. Apporter le café à ceux qui ont un vrai travail, eux, des responsabilités. Il n'arrive pas à se rendre utile autrement. Lorsqu'il essaye, Oskar manque mourir. Un jour cela finira par véritablement arriver. Le goût chimique du melon devient un peu plus aigre au fond de sa gorge. A côté de lui, Emile est sincère, Oskar sait qu'il ne devrait pas se lamenter ainsi. Il tente de ne penser à rien, n'avoir aucune aspiration empêche les déceptions le plus souvent. Le ciel est bleu, une luminosité dangereuse, la température est élevée.
Autour d'eux, les bruits des rues et de la ville. Des gens qui se retrouvent, des gens qui se quittent. Des gens toujours seuls aussi, le malheur appartient à tout un chacun. Personne n'est venu voir Oskar à l'hôpital, il se souvient de cela. A vrai dire, les visites ne semblent exister que dans les séries américaines bourrées de bon sentiments pour lui. Il essaye de se convaincre de cela aussi. La glace lui donne soif, trop de sucre. Il n'a pas assez bu au boulot sans doutes, Oskar est comme les vieux, a besoin de se rappeler qu'il n'a pas terminé son verre d'eau, qu'il a juste pensé à boire mais n'a pas encore bu encore. Il essaye de le faire seul parce que seul, il l'est bel et bien.
”Hé bien, quelle enquête pourrie vous a-t-on refilé à Anatole et toi dernièrement? “ penser à autre chose, parler d'autre chose. Du travail toujours, cela ou bin de livres. Oskar ne lit plus trop depuis sa sortie de l'hôpital. Il comprend qu'il est encore trop triste pour cela, les murs de sa solitude n'en deviennent que plus épais. Cela passera. Sans un bruit, avec une fatalité mélancolique, les choses passaient parfois. On les vivait à nouveau, simplement on portait bien moins de couleurs en soi.
Oskar est pâle. La glace lui porte sur le coeur. Il a soif. Cette fois-ci, l'homme pense à extraire la monnaie de son porte feuille avant de se diriger vers le stand. Il revient avec deux bouteilles d'eau hors de prix, en tend une à Emile. Essaye d'ouvrir la sienne aussi, le bouchon glisse sur ses doigts. Il soupire, vaincu, et tend celle-ci aussi à son ami. |
| Émile Kim die Straßburger Regierung
Arrivée : 15/06/2022 Messages : 236 faceclaim : justin h. min crédits : deadpool (ava, icon) séléné (code signa) les ferrofluides-fleurs ― klô pelgag (paroles signa)
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| « Quand on devra partir chur la route de, euh, chais pas, un tueur en chérie, qui tue avec une petite cuillère, on chera bien contents d’avoir des dochiers numérisés et clachés. » Émile relativise, mais comprend très bien ce que le blond veut dire. Et c’est dommage, fort certainement, qu’ils soient dans leur position respective, dans cette histoire. Un flic qui aimerait en faire davantage, mais n’en a pas l’opportunité, le droit ; un flic qui peut tout faire, mais qui le fait avec toujours l’air de ne pas s’en soucier et surtout de ne pas s’y intéresser. « Hé bien, quelle enquête pourrie vous a-t-on refilé à Anatole et toi dernièrement? Ben tu vois, pour une fois, c’est pas un truc si pourri, mais franchement inutile. » Il roule des yeux un peu, regarde les passant·e·s autour d’eux sans vraiment les voir, tout dévoué à la saveur artificielle de melon et au colorant rose clair qui tache sa langue et ses lèvres. « Une députée de Nature et nous, son bureau a été saccagé. On nous a envoyé là dès le matin et elle était (il secoue les mains dans les airs pour montrer l’agitation de Ms Klausmann) dans tous ses états. On n’a rien trouvé de sérieux, rien d’important ne semble avoir été volé, mais voilà, c’est une personnalité politique. » Alors même s’il a envie de prendre ça à la légère et de dire madame, il ne s’est rien passé, ce ne sont que des voyous et des fauteurs de trouble, il ne peut pas faire ça. Le récit s’interrompt le temps de l’aller-retour de son collègue jusqu’au stand en plein air. Émile fait mine de ne pas le surveiller, une aptitude développée à force de garder Max. Comme si, même le regard ailleurs, il n’était pas en train de guetter le moindre problème à travers les sensations de son potentia. « Une bouteille d’eau aussi chère, Oskar ? Pour moi ? Essaies-tu de me séduire ? », ronronne-t-il pour le blond, la malice brillant dans ses yeux, avant qu’il libère le Schaffer de sa bagarre avec le bouchon trop bien serré. Il ne le dit pas, mais parfois, Oskar lui rappelle son frère. Dans ce genre de défaite, surtout, alors que le geste, l’expression, tout cela se rapproche des moments où Jung n’a pas d’autre choix que de se fier à son frère entendant pour quelque chose. Des détails infimes pour ceux qui ne sont pas en situation de handicap, une montagne pour les autres. |
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