- Couleur dialogue de Calix - Couleur dialogue mental de son potentia, alias Donnie
* Potentia a action continue, merci de penser à préciser quand votre personnage ment
Tel un adolescent, il trainait des pieds. Ce n’était pourtant pas un rendez-vous médical comme l’on pouvait l’entendre, peu de thérapeutes reçoivent leur patient dans un café-bar. Calix appréciait ces entrevues avec Baptiste, ça l’aidait souvent à redescendre un peu, même si parfois il ne voulait rien entendre de celui qui faisait office de psy auprès du vétérinaire. Un accord à l’amiable, avec ses parents, qui avaient, avant cela, la responsabilité de soigner son état mental. Une lourde charge qui reposait désormais sur son amitié avec le jeune Lalande. Baptiste trouvait habituellement, lui aussi, en la personne de Calix un confident, notamment après sa disparition. Une affaire qui avait secoué le vétérinaire, peu habitué à ce qu’il arrive malheur à ceux qu’il apprécie.
Malgré cette affection, Calix n’était pas pressé de cette entrevue. Son esprit s’embrouillait progressivement, il ne prenait pas assez de repos. S’il n’avait pas trop de difficulté à duper la plupart des gens, il avait plus de mal à embobiner Baptiste. Un comble pour lui, mais il lui arrive si fréquemment de se mentir à lui-même, ou a simplement enjoliver la réalité. Comme si le mensonge lui était un luxe réservé tandis que personne ne pouvait délibérément lui raconter des bobards. C’était certainement injuste, mais ce n’était qu’un grain de sable de tout ce qui est injuste sur cette terre, pas de quoi culpabiliser.
L’inconvénient de cette rencontre était que la brun s’était pas mal esquinté en jouant les justiciers un soir à la sortie du travail. Si les pulls sont de saison et permettent de cacher ses blessures, malheureusement, ses mains et son visage comportaient de nombreuses traces de griffures. Aux regard appuyés de certains passants, il comprenait bien que ça sautait au yeux et qu’il n’y couperait pas. Expliquer ce qu’il s’est passé ne le dérangerait pas, si carrière il était certain que l’on ne suspecterait pas une prémisse de mégalomanie. La fameuse, qui le met tant en danger… Alors il pourrait mentir, après tout, les griffures et le métier de vétérinaire ne sont pas deux éléments incompatibles…
Il pousse la porte de l’établissement, une délicieuse odeur de café imprègne les lieux. Cette senteur à ce côté tellement réconfortant que l’on vient chercher dans une boisson chaude. Calix salua le tenancier derrière son bar, et lui fit signe qu’il partait s’installer en salle. L’homme est du genre ponctuel, peut-être un peu trop, ça lui permet de choisir une table au calme, quelque part où il ne peut percevoir les conversations des personnes présentes. Une avance par politesse, mais également stratégique pour s’assurer un certain confort. Son ami ne tarda pas à le rejoindre, il décolla ses yeux vert de l’écran de son portable sur lequel il prenait connaissance de son planning opératoire de la semaine à venir.
- Baptiste, je suis content de te revoir !
Il se lève pour lui serrer la main, même si la sienne le fait souffrir, il sait prendre sur lui. S’il est capable de travailler, ce n’est pas une poignée de main qui va lui faire grande peine.
- Hm, dure semaine ? Le prend pas mal, t’as pas bonne mine.
Un sourire s’étire sur ses lèvres, c’est l’hopital qui se fout de la charité, il doit bien l’admettre, mais il a connu son ami avec une aura plus lumineuse, alors il lui est naturel de s’inquiéter même s’il n’est pas forcément le plus légitime. Il s’assoit sur sa chaise et jette un œil au barman qui incline la tête d’une manière qui signifiait : comme d’hab. Il y a un petit goût d’éternité en venant ici, à chaque fois, comme si quoi qu’il arrive, cet endroit sera toujours là pour les réconforter et leur offrir une bulle dans leur vie.
Baptiste a ce calme fatigué après lui. Il ne trouve pas son travail, son vrai travail, inintéressant — mais il est, définitivement, challengeant, et écouter en boucle des personnes s’enfoncer dans un mal-être de façon très volontaire par peur du changement lui colle cet épuisement qu’il a de plus en plus de mal à gérer. C’est bien pour ça qu’il ne pratique plus autant son vrai travail, les fleurs ont au moins le chic de le déranger seulement lorsqu’elles manquent d’eau (ce qui est, merci Antoine, rarement le cas). Il laissera la médiation à l’une de ses collègues, qu’il assistera au cas où, et rêve déjà d’être à l’étape suivante pour lui. Parce qu’il préfère largement passer des heures devant l’écran de son ordinateur que… ça.
Pour aujourd’hui, il a au moins le réconfort d’avoir rendez-vous avec un ami après.
Il est bien obligé de s’attarder un peu, pour consoler, rassurer de quelques mots, offrir un semblant d’apaisement ; s’il ne se rendait pas dans un café il s’arrêterait pour sûr dans une boulangerie, vu le besoin de sucre pour retrouver des forces après tout ça. Il n’y avait au moins pas d’Elémentaire eau dans l’assemblée, et il ne risque pas de pleuvoir avant la fin de soirée (suppose-t-il, vaguement, il sent que c’est pour bientôt mais pas tout de suite, il refuse d’aller vérifier en cherchant la météo sur internet). Les rues familières qu’il arpente sur sa trottinette lui permettent d’échapper aux dernières mélancolies, de chasser le morose. Il y a un petit sourire sur ses lèvres lorsqu’il s’affaire à plier son moyen de transport ; qui s’agrandit quand il pousse les portes de l’établissement souvent fréquenté.
Le gérant est salué d’un signe de la main, Calix est repéré en 2-2 (ne lui dites pas mais il a ses habitudes) et Baptiste ne se rend compte qu’un truc cloche qu’en se rapprochant… Le temps que la lumière face son effet… Il ne sait plus s’il doit sourire ou s’inquiéter, enfin il sait, mais les deux se mélangent, et il en oublie la politesse et a l’air un peu étonné avec les sourcils haussés lorsqu’il sert la main de son aîné. Lui aussi est content de le revoir, d’être là, m’enfin…………… a-t-il vu sa tronche, récemment ?! C’est un rire nerveux qui le réveille, déclenché par la boutade. Il secoue un peu la tête. « J’ai pas bonne mine ?! » Il s’en offusquerait presque, alors qu’il pose sa veste sur le dossier de la chaise qu’il se destine. « J’veux pas t’affoler, Cal, mais… Il va falloir te regarder dans le miroir. » Le ton reste jovial ; il suppose que son ami sait à quoi il ressemble. Il est content de s’asseoir, dans un cadre accueillant et avec une personne avec qui il a envie de passer du temps. « Le boulot, comme d’hab’, mais ça va… » Phrase prononcée depuis l’entrée dans la vie d’adulte. Oui c’est nul. « Et toi ? » Là est vrai la question. Est-il tombé sur des animaux fou-furieux à la clinique, ou… ?
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Sa petite réplique eut l’effet escompté et il partageait le rire du plus jeune qui ne se priva pas d’une petite remarque sur son faciès. Calix avait une facilité déconcertante à charrier les autres, il avait un humour un poil piquant, mais c’était un homme tellement respecté que les gens ne s’en offusquaient que rarement. Le transformé hocha la tête, l’air de dire que son interlocuteur n’avait pas tort. Quand l’on est capable de sourire, c’est que les choses ne vont pas si mal ? Oh, il sait que c’est faux. Des sourires de façade il en a exécuté beaucoup et surtout, il en rencontre souvent, seulement lui, il sait quand les gens font semblant. C’est éreintant, mais il a su se faire oublier… C’est bien pour cela qu’il gère au mieux qu’il le peut les retombée de son potentia sans faire appel à l’académie. Ne pas trop attirer l’attention sur son potentia, c’est ce que ces parents lui ont toujours appris. “ Ils n’hésiteront pas à t’utiliser, à abuser de ton pouvoir pour de mauvaises raisons ! “ Une sacrée dose d’anxiété instillée dans son cerveau depuis sa jeunesse…
- Et encore, tu n'as que la face visible de l’Iceberg… Rassure-toi, j’ai pas l’intention de t’infliger plus.
Il eut un nouveau rire, il était capable d’une telle dépréciation sur son physique que s’en était triste qu’il ne puisse pas considérer son propre charme. Il était atypique, mais il avait son truc bien à lui, comme la plupart des gens. Il avait en face de lui un très bel homme, Baptiste c’était le genre de gars torturé qui peuvent séduire sans mal le vétérinaire. Il se laisse toujours attirer par ce qui est beau et un peu cassé. On ne peut pas nier que ce qu’à vécu Baptiste était particulièrement singulier.
- Ça va, hm ?
Il penche la tête d’un air suspicieux. Donnie ne s’était pas manifesté, peut-être parce que ça allait, sans aller bien pour autant. Mais le brun pouvait laisser planer l’idée que son potentia lui avait soufflé quelque chose, après tout, il n’y avait rien de mal à manipuler un peu les gens. Il trouve sa même plutôt juste la plupart du temps, puisqu’ils ne se privent pas pour lui mentir et lui coller un mal de tête infernal.
Calix sait qu’il ne dérogera pas à donner quelques explications.
- Pour ma part… Ça va ?
Il lâche un nouveau petit rire, un soupçon plus nerveux.
- Tu vas te payer ma tête... Mais allons-y.
Lui-même, ne peut s’empêcher de sourire en repensant à la situation. Il s'accoude sur la table pour se pencher un peu, comme si c'était un secret. Mais c'était uniquement une posture qui signifiait qu'il n'était pas vraiment fier car son ton était tout à fait audible.
- J’ai eu une information inquiétante, enfin… Tu sais comment… Bref. Je me suis battu avec un gars, c’était stupide. Cet idiot à rien trouvé de mieux que de nous faire tomber dans des rosiers. Mais je ne te parle pas de petits rosiers, non, des arbustes rustiques particulièrement épineux qui ont au moins quinze ans… Je te laisse imaginer la scène… Déjà que m’imaginer me battre n’est pas très reluisant, alors là…
Il balance la tête de droite et gauche, les lèvres légèrement pincées, une expression dépitée sur le visage, l’air de dire : “ Vas’y, profite… Moque-toi de moi !” Mais il s’attend aussi à entendre un peu une morale comme quoi lorsqu’il commence à se bagarrer, ce n’est pas bon signe de ce qu’il se passe là-haut. Il le sait lui même, mais parfois il ne peut juste plus résister à tout ce qui l’entoure, il se laisse aspirer par ce tourbillon mental…
Baptiste penche légèrement la tête — ce n’est, eh bien, pas rassurant du tout. Doit-il trouver un médecin, emmener son ami à l’hôpital… ? Est-ce qu’il cache d’autres marques sous ses vêtements, est-il plus blessé qu’il n’y paraît ? Le plus jeune essaie de ne pas paniquer, d’être rationnel. Calix sait encore prendre soin de lui, un minimum, au moins jusqu’à une limite… Il ne serait pas là s’il ne le pouvait pas. Alors il esquisse un demi-sourire, lève une épaule quand on répète, ça va. Ça va, ça pourrait être pire, c’est juste qu’on ne nous avait pas prévenus que la vie d’adulte allait être si… Si. Il ne ment pas. Ça va.
Un œil se plisse (bien sûr qu’il se paiera sa tête) et le sourire s’agrandit alors qu’on veut bien lui raconter ce qu’il s’est passé. Une bagarre, des rosiers, Baptiste grimace, ricane aux vilaines auto-boutade de Calix en face. « T’es un idiot. » Qu’il conclue, s’ils peuvent être d’accord là-dessus. Il tend une main par-dessus la table pour saisir délicatement le menton de l’autre homme, et doucement faire bouger la tête pour mieux voir les bleus et autres égratignures sur le visage. C’est pas joli-joli. Il le relâche aussi doucement qu’il l’a attrapé. « Pourquoi tu t’es battu ? Quelle était l’information ? » Il veut bien entendre que certains méritent de se faire casser la gueule ; mais si c’est un coup de Donnie et que l’gars a juste besoin de se défouler, il y a quelques salles de sport où d’autres lieux où l’activité est encadrée et suppose moins de blessures…
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Calix a du talent pour donner au change, pour paraitre mieux qu’il n’en a l’air. Mentir, il n’aime pas ça, mais on lui a appris à cacher son potentia, à cacher sa peine aussi. Pas toujours facile quand on est môme, mais il est devenu un bon petit Olicard, comme on l’attendait de lui. Le brun faisait bonne figure face à son ami, il dédramatise la situation pour le faire sourire, pour lui montrer que ça n’est pas aussi grave que ça. Cela aurait pu l’être, l’homme aurait pu être armé l’autre soir et la situation aurait prit soudainement une tournure bien plus dramatique qui ne lui permettrait pas de converser ici avec son ami.
- Ouais, Un sacré idiot.
Pouffait-il sincèrement, plutôt rassuré de voir Baptiste rire de ces péripéties plus qu’il ne pourrait s’en inquiéter. S’il se méfie toujours des contact physique avec les gens, il n’a pas sourcillé quand la main de l’autre vient saisir son menton pour observer l’étendu des dégâts. Ça passera, il connait une bonne infirmière.
- Tout le monde pensera que c’est le coup d’un vilain chat.
Il sourit, bien que la question qu’il redoutait arriva. Pourquoi est-ce qu’il a fait ça ? Parce qu’il s’est encore laissé embarquer par Donnie…
- Ça ne va pas te plaire…
Il grimace légèrement, pas emballé à l’idée de lui expliquer réellement les circonstances de cet affrontement qu’il avait provoqué lui-même, il aurait été plus raisonnable d’appeler la police, mais sous l’emprise de son don, Calix a du mal à déléguer, à admettre qu’il a besoin d’aide, qu’il n’est pas tout simplement, assez fort pour tout faire.
- Ce gars allait s’en prendre à une gamine, onze-douze ans… J’pouvais pas le laisser faire et franchement, si j’avais appelé la police on m’aurait dit que je suis juste dingue, non ? J’en sais rien… J’ai pensé que j’pourrais gérer. J’aurais pu… C’est la faute des rosiers, hm ?
Il blague un peu, même s’ils savent tous deux qu’il y a un très grand fond de vérité dans ses propos, de ce qu’il ressent lorsqu’il est galvanisé par Donnie.
- Enfin passons, l’affaire est entre de bonnes mains, je ne m’occupe plus de ça, t’en fais pas. Ok ?
Parce que Baptiste sait que parfois il a des idées fixes, qu’il ne trouve pas le repos tant qu’une histoire n’est pas pleinement résolue. Il sait pouvoir compter sur Athenais pour gérer ça et le tenir au courant, alors peut-être bien qu’il s’occupe encore un peu de cette histoire finalement… Mais de loin. Probablement pas assez loin.
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