Si vous n’avez pas peur du vide, regardez vous dans les yeux
- Couleur dialogue de Calix - Couleur dialogue mental de son potentia, alias Donnie
* Potentia a action continue, merci de penser à préciser quand votre personnage ment
Quel plaisir de revenir au travail pour ce passionné. Ses journées passées seul, enfermé dans sa cabane dans les bois lui ont semblé une éternité. Son potentia a beau le rendre dingue au point de maudire les autres, une fois le calme revenu, il est toujours bien heureux de retrouver la société. Malgré son expérience de vie difficile, son cœur n’est pas aigri, rongé par la rancœur et la résignation. Certes, il s’est résolu sur certains points, mais il demeure un homme de bien. Il aime les gens, autant qu’il aime les bêtes. Il était si calme, l’esprit en paix. Il ignorait pour combien de temps il pourrait profiter de cet état de grâce, cela dépend toujours des autres et de leurs mensonges. Leurs mots fourbes nourrissent Donnie, cette voix qui chuchote sans cesse est si particulière à son oreille. Ni féminine, ni masculine, pas même d’outre tombe, mais plutôt stratosphérique, presque divine ou alien. Donnie n’est pas désagréable, on l’écouterait toute la journée, c’est bien ça le problème. Lorsqu’il se rend compte que la situation dégénère, il est souvent trop tard. Le chalet dans la foret, le refuge de son âme, il y est contraint trop régulièrement à son gout.
La reprise se fait en douceur, il a prévenue son assistante vétérinaire opératoire de la possibilité de reprogrammer les bloc dès la semaine prochaine, en attendant, il a pu voir en consultation les rendez-vous reportés pendant son absence précipitée. Ses collègues reprennent ses patients pour éviter les mécontentement, mais certains clients non pressés préfèrent voir le propriétaire des lieux, par habitude, par relation de confiance ou pas simple compréhension vis-à-vis de ce qui est simplement décris comme un “problème de santé”.
- Bonjour Theodora.
Ce ne sont pas tous les clients qu’il se permet d’appeler par leur prénom, mais il suit l’animal de compagnie de la belle brune depuis des années, tous deux sont des transformés de La Promesse ce qui les rend à ses yeux plus proches. Pourtant, ils n’ont jamais vraiment discuté, beaucoup accaparé par les membres du parti politique lorsqu’il se rend à La Promesse, il n’a pas le loisir de pouvoir faire la conversation avec les nouveaux ou les indécis. Pourtant, ça l’avait titillé plus d’une fois pour des raisons purement superficielle car il doit admettre que ses yeux verts sont ravis à chaque fois qu’ils se trouvent dans la même pièce. Son sourire ne pouvait être réprimé, le calme de Theodore lui a toujours été plaisant. Navré du drame qui frappe sa famille avec la disparition de son frère ainé, il ne se pense pas qualifié pour lui apporter son aide, bien que sa mégalomanie puisse ponctuellement le pousser à croire le contraire, à se croire capable de questionner la terre entière pour connaitre toutes les vérités, car quelqu’un, quelque part, doit bien savoir où sont passées toutes ces personnes. Ce serait se tuer à la tâche, il le sait, il tente de s’en préserver en essayant de garder ses distances, en se rappelant que lui, il n’est pas un Klausmann, il est un simple Olicard, il n’est pas un héros.
- Ravi de te revoir, ainsi que Monsieur Orion.
Car oui, ce chat est un vieux monsieur désormais. Cal dégage une grande douceur, sa sérénité est presque contagieuse. Posté derrière le comptoir d’accueil, il tend la main pour se servir du carnet de santé de cet adorable matou. Il ne porte qu’une simple blouse blanche par-dessus sa tenue assez sobre, ses tenues les plus colorés sont souvent signes de son hyperactivité mentale. Des petits détails sur son comportement, son apparence, qui aident ses proches à desceller les signes de sa décadence.
“ Voilà votre lapin, il va s’en sortir… “ annonce l’assistante vétérinaire revenir avec une petite caisse de transport avec un animal plus qu’en mauvais point.
- Elle ment.
En temps normal, il aurait jeté un regard accusateur à la jeune femme, il n’aime pas que l’on mente au client, qu’on leur donne de faux espoirs. Son attention se tourne vers Anagnostou, il sait que son potentia est lié à l’air et alors qu’il prenait son carnet de santé, il avait touché sa main, succinctement, peut-être par simple curiosité et par manque de contact depuis son chalet, mais il savait qu’elle avait de fait entendu Donnie. À son regard, il voyait qu’elle cherchait d’où venait cette fois étrange, ni humaine, ni monstrueuse, presque indescriptible.
Calix la fixait, séparant leur peau, il attendait qu’elle le regarde dans les yeux pour lui transmettre silencieusement que ça vient de lui. Le charentais ne connait pas la nature détaillée de son potentia, il sait son regard suffisamment expressif pour témoigner sa gêne. Il déteste tant lorsque quelqu’un d’autre peut entendre Donnie, non pas qu’il veuille garder Donnie rien que pour lui, mais il ne se convainc que pour sa sécurité, il est préférable que le moins de personnes possibles ne connaissent la terrible réalité de son aptitude.
- Allons nous installer en salle de consultation.
D’un mouvement ample, il désigne la porte de la salle qu’il occupe en général avant de s’y diriger pour l’ouvrir et laisser la brune pénétrer la pièce avec son animal. Il sait qu’il devra évoquer Donnie en sus de l’état de santé d’Orion. Car bien sûr, oui, il pourrait sans l’ombre d’un doute l’aider à retrouver son frère avec un don comme celui-ci, mais peut-il se permettre d’aider toutes les âmes ?
- Elle ment.
Il pivote une dernière fois vers l’ASV, un froncement de sourcil, agacé, mais il décide de ne pas intervenir, un quasi inaudible grognement avant de fermer la porte et être enfin seul avec sa cliente et son adorable patient au divin pelage.
- Tu installes le bel Orion sur la table ? L'on va commencer par voir s’il a prit du poids.
Moment souvent critique des consultations. Il adresse à la jeune femme un regard malicieux, pour la déculpabiliser si elle a eut la main lourde sur la portion de pâtée. Bien qu’un peu stressé, cet incident n’entache pas sa bonne humeur et sa paix intérieure retrouvée.
Orion lové sur ses cuisses et la main caressant inlassablement le pelage écaille-de-tortue, Theodora se laissait aller à écouter les battements de ce petit cœur qui était celui du chat, caractéristique de son âge vénérable et qu’elle se plaisait à écouter. Y trouvant probablement une forme d’apaisement efficace et loin d’être onéreuse. Avec les années de vie qu’il trainait derrière lui il était important d’assurer un suivi régulier de son état de santé car compagnon d’une partie de sa vie, elle savait qu’il ne pourrait vivre d’autres années supplémentaire si elle ne se montrait pas vigilante sur ces moindre petits pépins pouvant survenir. C’était donc pour cette raison qu’elle s’était rendue à la clinique du docteur Olicard. Les compétences de ce dernier ne lui étaient pas inconnues et si elle n’était pas étrangère à son lien avec La Promesse, c’était justement pour son habileté et la qualité de ses interventions qu’elle était venue le voir pour la toute première et qu’elle continuait à venir après les années qui s’étaient écoulées. Cela n’avait alors pas été un réel problème lorsqu’elle avait appris quelques jours auparavant que son rendez-vous risquait d’être décalé en raison d’un problème de santé. Elle comprenait même si elle ignorait la raison exacte.
Lorsqu’elle entendit la voix du vétérinaire prononcer son prénom, la jeune femme releva subitement la tête, quelque peu surprise d’être tirée subitement de ses pensées -ou du moins dans sa tentative de ne se concentrer que sur un seul son en particulier-. Lui adressant un sourire elle prit délicatement Orion pour venir le poser dans la boîte de transport et une fois la boîte refermée, elle prit ses affaires et se leva pour rejoindre le docteur qui se trouvait de l’autre côté du comptoir d’accueil. Elle sorti le carnet de santé qu’elle tendit vers le vétérinaire.
- Le plaisir est partagé même si Orion doit commencer à s’impatienter de te voir, Calix ! Répondit-elle avec toujours ce même léger sourire tandis le vétérinaire tendait la main pour prendre le carnet, avant que l’assistante vétérinaire se fasse son apparition avec une petite caisse contenant un lapin selon les dires de cette dernière. Alors que Théodora tentait discrètement d’apercevoir la fameuse boule de poil, deux mots furent prononcés. « Elle ment ». A qui faisait référence cette voix ? A elle ? A l’assistante ? La jeune femme ne s’était pas assez reconcentrée pour fermer ce canal qui lui laissait entendre les pensées immédiates.
Un instant, elle s’imagina en train de faire tourner nerveusement sa bague autours de son doigt. Elle prit une profonde inspiration puis tourna le regard vers Calix qui s’était tourné vers elle, le regard braqué sur elle. Elle ne remarqua le contact entre leur peau que lorsque le poids du carnet disparu de sa main. Peut-être qu’elle n’avait rien entendu et que par ce contact il venait de lui partager quelque chose dont semblait désormais gêné. Alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la bouche, elle s’arrêta net ne sachant comment formuler décemment son questionnement et puis de toute manière il était temps de passer au sujet de sa présence à la clinique. Suivant l’invitation du brun, Theodora s’éloigna du comptoir d’accueil pour se diriger vers la salle de consultation dont Calix lui tenait la porte et alors qu’elle entrait dans la pièce elle entendit à nouveau ce son semblable à un poing abattu sur une table, franc et dur. « Elle ment ». Se pinçant les lèvres, tentant de se concentrer à nouveau sur les battements de cœur de son chat, elle s’avança jusqu’à la table sur laquelle elle posa la boîte de transport.
Voir si Orion avait pris du poids ? Elle esquissa un léger sourire avant d’ouvrir consciencieusement la petite porte pour laisser son vieux félin sortir.
- J’espère qu’il n’en a pas trop pris, je ne voudrais pas que ça affecte sa santé… monsieur s’est montré un peu feignant alors que sa hanche ne semble pas le gêner ! dit-elle tandis que le chat sortait doucement sa tête de la boîte avec la plus grande des tranquillité, même un escargot se serait montré plus rapide en cet instant. Grígora Orion, ce n’est pas comme si Calix n’avait que toi comme patient, dit-elle en venant lui gratter la tête, dans l’espoir que cela puisse lui donner envie de sortir plus vite. Cela ne me regarde pas mais j’espère que ça va pour toi, reprit-elle en coulant un regard à Calix.
Si vous n’avez pas peur du vide, regardez vous dans les yeux
- Couleur dialogue de Calix - Couleur dialogue mental de son potentia, alias Donnie
* Potentia a action continue, merci de penser à préciser quand votre personnage ment
Ce cher Orion progressait à la vitesse que lui conférait son âge, un vénérable matou qui méritait le respect, tout comme sa propriétaire attentionnée qui avait prit soin de lui toutes ces années. Cet amour qu’elle lui confère, il doit avouer y trouver écho dans ce qu’il éprouve envers ses trois chiens. Sa petite meute autonome avec laquelle il se sent véritablement en paix. Il est lucide sur le fait que la plupart des gens ne considèrent pas leur animaux de compagnie comme un membre égal de leur famille, ça ne le fait qu’apprécier davantage les clients comme Theodora. Son année et demie en médecine humaine lui a ouvert cet optique moins financière, plus d’éthique et de sympathie pour les propriétaires d’animaux que certains de ces confrères. Calix est conscient de la misère humaine, de leurs mauvaises informations, voir d’éducation pour certain. Rien ne sert de les haïr, la société est ainsi. Optimiste dans l’âme, il aime croire que les gens deviendront tous meilleurs avec le temps, il aurait pu perdre sa foi en 2018 après son agression sauvage par des Salvateurs qui avait secoué d’inquiétude La Promesse. Si les Salvateurs veulent s’en prendre aux transformés, cela aurait pu être le début d’une haine plus forte, mais quatre ans se sont écoulés et cet incident était resté isolé. Il refusait de vivre dans la peur qu’ils reviennent pour finir ce qu’il ont commencé à son sujet, mais il restait méfiant et ne cherchait plus désormais à éteindre son potentia comme il l’avait tant souhaité pendant des années. Il accepte son sort, son aptitude et la souffrance psychique que cela génère.
Sa main approche la tête d’Orion à quelques centimètre de son museau pour qu’il puisse reconnaitre l’odeur de son praticien. Ce n’était pas un chat rancunier, il flairait cette main pour se laisser guider hors de sa boite. À son âge, il valait mieux éviter de le contraindre physiquement à sortir de la boite. Il s’apprêtait à combler la conversation en parlant de cette adorable boule de poils quand la brune le questionna sur son état.
Surpris, ses pupilles s’orientent vers la transformée. Même s’il s’attendait à ce qu’elle cherche des réponses, il l’imaginait davantage dans la retenue. Preuve supplémentaire qu’ils ne se connaissaient pas assez.
- Oui, c’est attentionné de te part de me le demander. Il veut croire en sa bienveillance derrière sa question. Il lui adresse un petit sourire, toujours un peu gêné. Il serait bête pour lui d’agir comme s’il ne savait pas qu’elle avait entendu Donnie, ce serait agite bêtement et de surcroît : la prendre pour une imbécile. C’est mon potentia. Ce que tu as entendu. Il aurait pu se défiler, mais il observe sa réaction, c’est une femme très digne alors il sait qu’elle ne va pas s’esclaffer à l’idée de savoir qu’il est un détecteur de mensonge ambulant, elle comprendra sans doute davantage les nombreuses absences ou si elle avait ouït dire des dérives dont il avait pu faire preuves plusieurs fois… Il n’était qu’un homme. - Je suis désolé, j'avais oublié que tu étais rattaché à l'Air. Je sais que ce n'est pas agréable, ça ne se reproduira pas. C'était presque une promesse, mais il n'en faisait pas, il n'avait pas vraiment le contrôle de son potentia, il l'encaissait et c'était déjà beaucoup pour lui.
Il sentit la petite tête d’Orion se loger au creux de sa paume de main, il le caresse en douceur avant de diriger ses yeux couleur émeraude vers le chat.
- Te voila enfin, vieux monsieur. Il attrape la caisse de transport pour la soulever et voir à l’écran le poids de ce cher vieillard. Le poids est stable. il se décale doucement pour se mettre face au chat et commencer à manipuler les différentes articulations, c’est toujours plaisant d’avoir un animal aussi gentil et sociable qui se laisse faire. Pas besoin de gants anti-morsures ou de devoir le contentionner. Un amour de chat. La petite résistance de la hanche gauche est toujours là, il prend bien le Flexadin ? un traitement articulaire qui ne convient pas toujours aux papilles délicates des chats.
Il tourne la tête vers Theodore tout en tâtonnant les vertèbres d’Orion avec délicatesse. Il sent quelques contractures musculaires en signe d’une douleur de contact qui fit un peu râler le vieillard, ce qui pourrait expliquer le manque d’activité signalé plus tôt.
Tandis qu’Orion faisait son Orion tout craché, la jeune femme ne pu s’empêcher de chercher à savoir auprès de Calix comment il allait. La raison pour laquelle le rendez-vous du jour était le résultat d’un report ne la regardait aucunement, il s’agissait pour elle d’un moyen détourné de trouver réponse à la principale question qu’elle se posait : à qui s’adressait le « elle ment » qu’elle venait d’entendre par deux fois ? S’il s’agissait de l’assistante, qu’y avait-il de mal à vouloir donner une once d’espoir ? Elle cessa de caresser son chat. Pourtant comment réagirait-elle si après qu’on avait eu pu lui donner l’espoir de retrouver Andreas elle apprenait qu’il était mort ? Tournant la tête vers son interlocuteur tandis qu’en quelque sorte il la remerciait de le demander comment il allait, Theodora se pinça les lèvres : elle serait probablement détruite à l’idée d’avoir pu tant espérer un retour qui ne surviendrait, elle ressentirait aussi de la rancœur envers celui ou ceux qui avait causé la disparition de son frère et chercherait à réclamer que justice soit faite. Les yeux de la jeune femme se posèrent sur le sourire que lui adressait la vétérinaire, sur lequel planait une ombre de gêne.
Son potentia. Ainsi c’était donc ce qu’elle avait entendu, la manifestation du potentia de Calix, d’être à même de détecter les mensonges des autres ? Elle haussa légèrement un sourcil, surprise alors qu’il lui révélait d’une certaine manière que l’élément auquel elle était attachée n’était pas sans rapport avec cette manifestation de potentia, puis elle hocha légèrement la tête même si elle considérait qu’il n’avait pas à s’excuser. C’était probablement plutôt à elle de le faire étant donné que c’était lui qu’elle mettait dans une position délicate en devant se justifier, s’excuser. Elle reporta son regard sur la fourrure de son chat qui rapprochait peu à peu sa tête de la main du vétérinaire.
- Ce n’est pas à toi de t’excuser mais à moi, quand je suis proche de ceux liés à l’Esprit j’entends leur pensées immédiates. Si j’avais été concentrée pour ne pas entendre les tiennes, tu n’aurais pas été mis mal à l’aise, répondit-elle alors qu’Orion finissait par loger sa tête contre la paume de main qui lui était tendue, laissant ainsi au vétérinaire tout le loisir de pouvoir vérifier le poids de la bête qui était devant lui.
Theodora l’observa s’affairer à son diagnostic, l’observant manipuler les différentes articulations d’Orion, et elle vint caler son pouce entre ses dents, toujours aussi soucieuse de ce qui pouvait être détecté chez lui. La résistance de la hanche gauche était donc toujours là. Elle expira silencieusement.
- Oui je le lui donne comme prescrit et le dernier cachet a été pris ce matin... Qu’est-ce que je peux faire d’autre pour le soulager ? Les balades c’est bon tant qu’elles sont faites tranquillement ? demanda-t-elle avant de le laisser répondre, posant à nouveau son regard sur son chat. Lorsqu’elle en eut l’occasion elle ne pu s’empêcher de revenir sur le sujet du potentia de Calix. Pardonne-moi cette question. Ton potentia signalait que ton assistante mentait sur l’état du lapin, c’est ça ? Ca ne doit pas être facile de distinguer tout le temps qui ment de qui la vérité…
Si vous n’avez pas peur du vide, regardez vous dans les yeux
- Couleur dialogue de Calix - Couleur dialogue mental de son potentia, alias Donnie
* Potentia a action continue, merci de penser à préciser quand votre personnage ment
Il n’est pas contrarié, cela aurait sans doute été le cas s’il avait laissé parler Donnie à l’oreille de quelqu’un d’autre, d’une personne étrangère ou simplement extérieure à la Promesse. Il la sait pas particulièrement impliquée, mais c’est l’une des leurs. Ce n’est guère un enchantement pour le vétérinaire de nature torturée que de s’être ainsi exposé, mais il accusait plutôt bien le coup. La vérité peut être dangereuse et dévastatrice, il le sait, il l’a subie tant de fois. C’est bien pour cela qu’il se préserve de vouloir tout savoir, de vouloir sauver le monde. Il s’en sent capable, il se persuade d’en avoir le pouvoir, lorsqu’il perd pied. Personne ne devrait avoir un tel pouvoir, personne ne devrait se voir priver de son droit de penser, même de mentir. Les personnes qui ont connaissance de son potentia font souvent attention en sa présence, ainsi… Tout le monde autour de lui sonne faux.
- Il ne faut pas craindre les connexions des potentias entre eux.
C’est l’essence même de la volonté de la Promesse. Plus facile à dire quand on est lié au feu et que le lien donne une force surhumaine ou la capacité de contrôler des éléments. Quand ça touche à l’esprit, c’est toujours plus compliqué. Complexe, elle l’est aussi, avec sa potentialité à entendre les pensées d’autrui. Tout autant intrusif, si ce n’était pire.
- Cela devait arriver, j’imagine.
Pour quel but ? Il n’en sait rien. Il ne précise pas que c’est son contact qui a permis de partager les murmures, que si elle lisait dans son esprit, elle ne pourrait entendre la voix de Donnie qui n’est pas dans ses pensées. Donnie est une sorte, d’éthérée, un peu terrifiante. Son sourire est plus franc, la gêne se dissipe et ce cher Orion n’y était pas pour rien.
- Des balades lentes, pas de sauts… Je crains que la résistance soit désormais persistante, ça n’est pas forcément douloureux pour lui, mais bloquant pour certains mouvements. Tu peux essayer de pratique des petits massages et étirements, si notre vénérable Orion l’accepte.
Inutile de contrarier ou de forcer un si vieil animal. L’impotence fait partie du vieillissement, l’on ne peux pas espérer de lui un regain soudain de souplesse au niveau de sa hanche bien usée par une vie de jeux, de vagabondages et de sauts périlleux !
Il se pince les lèvres pour réfléchir une brève seconde avant de détourner le regard de la brune pour examiner les coussinets avec précaution avant de tirer sur ses babines pour voir l’état dentaire et buccale. Il eut le droit à un râle de la part du beau chat, pas vraiment fan de se faire tripoter les canines, mais pas mordeur pour autant. Une dernière palpation abdominale avant de relâcher Orion et se détourner vers la paillasse pour attraper une succulente friandise qu’il propose à hauteur du museau de ce petit papi.
- Je sais quand les gens ne disent pas la vérité, je n’ai pas besoin de faire l’effort de distinguer quoi que ce soit. Je ne sais plus ce que c’est que de faire confiance aux gens.
Il a essayé, il a été trahi. Alors il ne musèle plus son potentia.
Même s’il est persuadé qu’il va regretter son geste, ses paroles. Il vient à nouveau poser sa main sur celle de la brune, il a toujours considéré les mains comme un toucher plutôt intime, il faut dire qu’il n’est que rarement intime avec d’autres personnes, du moins, pas quand il n’est pas en train de se prendre pour le nombril du monde.
- Va s’y… Essaie de me mentir…
Il n’a pas besoin de la toucher pour que Donnie s’active, mais il a besoin de la toucher pour qu’elle puisse l’entendre, elle n’a pas besoin de connaitre tous les rouages de son potentia. Il sait qu’il n’a rien à craindre d’elle, n’est-ce pas finalement, une forme bien à lui de confiance. Il peut faire confiance, oui, pas aveuglément, mais de manière rationnelle.
Ne pas craindre les connexions des potentia. Il s’agissait presque des même mots utilisé par ce petit-ami qui l’avait introduite aux idées de la Promesse, cela pouvait être louable mais certains potentia ne permettaient pas un laisser-aller où il était pleinement possible d’être « normal ». Elle ne répondit pas aux mots de Calix. Comment réagissait-il à l’idée qu’elle soit à même d’entendre une partie de ses pensées en sa présence ? Il n’essayerait probablement pas de la rassurer s’il craignait qu’elle puisse entendre certaines choses, il lui dirait de se maîtriser ou partirait comme certains avaient pu le faire lorsque toutefois ce n’était pas elle qui les repoussait. Cela devait arriver ? Probablement, tôt ou tard cela ne finissait toujours pas arriver et pas nécessairement dans les meilleures situations, loin de là. Détournant son attention du vétérinaire, elle posa une fois de plus ses yeux sur ce petit être à l’âge avancé qui la suivait depuis des années. Ce chat qui lui apportait toujours du réconfort lorsqu’elle en avait besoin, qu’elle se plaisait à sortir pour leur balade en bord de canaux ou encore l’été lorsqu’elle partait faire du kayak. Un compagnon dont elle voulait prendre soin aussi longtemps que possible.
Lorsqu’il reprit la parole, elle écouta attentivement les paroles de Calix. Elle devait se montrer vigilante dans son rythme lors des balades, éviter toute situation qui pourrait amener Orion à bondir car à présent la résistance sentie par le vétérinaire était devenue persistante. Elle se pinça les lèvres mais elle resta toutefois silencieuse, le laissant poursuivre. Il y avait au point un point positif à retirer malgré les blocages pour certains mouvements réalisés : cette résistance n’entraînait pas nécessairement de douleurs. Elle hocha la tête. Pratiquer de petits massages et des étirements dans la mesure du possible pour soulager le félin, elle s’attèlerait à le faire en espérant qu’il ne se montre pas revêche par agacement ou tout simplement par mauvais caractère lié à l’âge. Elle le laissa poursuivre son examen, l’observant vérifier l’état des coussinets ou encore de ses dents avant qu’il ne finisse par s’éloigner un bref instant pour rapporter une friandise pour récompenser Orion de son bon comportement. Par reflexe elle commença à faire tourner son canalisateur autours de son doigts puis s’arrêta lorsque son chat eut terminé de déguster sa friandise, un sourire venant étirer ses lèvres elle vint à nouveau le caresser.
La voix de Calix s’éleva à nouveau et Theodora releva le regard vers lui sans toutefois cesser son geste. Il devait être pénible au quotidien de savoir lorsque les personnes autours de soi mentaient, de ne pas avoir besoin de faire l’effort pour le savoir. Il n’était donc pas étonnant qu’en conséquence qu’il ne sache plus faire confiance aux autres, c’était d’une certaine tristesse car tous les mensonges n’étaient pas prononcés ou pensés pour faire du mal. Pourtant certains potentia ne facilitaient pas l’existence de ceux qui les possédaient. Elle se figea lorsqu’elle senti la main chaude de Calix venir se poser sur la sienne. Que faisait-il ? Elle écarquilla les yeux : était-il vraiment en train de lui demander de mentir ouvertement ? Sur quel sujet pouvait-elle mentir ? Quelque chose de simple comme ses préférences alimentaires ? Ou quelque chose de bien plus personnel ?
- Je… Je suis certaine que mon frère va bien, finit-elle par dire en détournant le regard, sans toutefois briser le contact initié par le vétérinaire. Elle ignorait totalement comment allait son aîné, elle espérait qu’il revienne comme d’autre mais elle craignait tout autant qu’il lui soit arrivé malheur.
Si vous n’avez pas peur du vide, regardez vous dans les yeux
- Couleur dialogue de Calix - Couleur dialogue mental de son potentia, alias Donnie
* Potentia a action continue, merci de penser à préciser quand votre personnage ment
Calix ne contrôlait pas son potentia, contrairement à ce que l’on pouvait s’imaginer de lui lorsque l’on connait la nature de son aptitude, parce que ça semble impensable d’avoir une voix qui vous murmure des choses dans la tête à longueur de journée. Un canalisateur, il ne fait le mystère, compliqué de dire qu’il n’en possède pas. Ce serait paraitre irraisonnable, mégalomane peut-être - qu’il déteste ce qualificatif. Il est également complexe d’expliquer que les canaliseurs se brisent tant son potentia est sollicité non-stop, que le seul ayant jamais réellement fonctionné appartenait à sa dernière conjointe, une salvatrice qui l’utilisait et qui avait disparu avec cet objet vraiment puissant, car jamais il n’a douté d’elle. Imbécile. Ce n’était néanmoins pas le moment de penser à ça.
Il poursuivait son auscultation, il avait de nombreuses questions à poser à la propriétaire de ce cher Orion, mais il continuait la palpation avant de proposer une friandise au félin et en profiter pour reporter son attention sur la jolie brune pour lui proposer de tester son potentia en connectant leurs éléments. C’était risqué, il ne savait pas vraiment pourquoi il se lançait dans ce genre d’entreprise alors qu’il n’était motivé par aucune forme de fatigue mentale qui le pousserait à agir bêtement. Peut-être justement parce qu’il se sent assez reposé pour s’ouvrir un peu et avoir le contrôle de ce qu’il pourrait dire, penser ou faire. C’était ce qu’il voulait faire au sein de la Promesse, rassembler les membres, créer et resserrer les liens, c’était aussi un peu son rôle, de relever les doutes, de repérer les personnes un peu suspectes. Depuis qu’Amala était députée, il s’était un peu soustrait à son activité auprès des membres, parce qu’épauler son amie consommait beaucoup de son énergie.
Son sourire transpire une certaine tendresse lorsqu’elle se laisse surprendre par sa proposition de lui mentir ouvertement. Il ne la quitte pas du regard, acquiesçant doucement pour l’encourager. C’était sans danger pour elle, du moins, c’était ce qu’il pensait… Il n‘imaginait pas faire face à un mensonge aussi personnel et sensible.
- Menteuse.
Il ne put retenir un léger soupir, Donnie était si cruel.
Sa main perdure posée sur la sienne, se resserre même, pour l’inciter à le regarder dans les yeux, si elle le souhaite, il voulait qu’elle se sente en confiance. Il comprenait sa peine, même s’il n’avait pas de frère, même s’il ne savait pas ce que c’était que d’avoir un membre de sa famille porté disparu. Néanmoins, il en connaissait un rayon en chagrin.
- Ça ne veut pas dire qu’il va mal, ok ? Seulement… Tu n’en es pas certaine.
Il pense que cette précision est importante. Son don demande aussi une bonne capacité d’interprétation, il ne faut pas foncer tête baissée à ce que dit Donnie. Ça lui a demandé beaucoup de temps, de travail, d’apprentissage en termes de qualité de questionnement pour connaitre la vérité au final.
- Est-ce que tu as des pistes ? Je veux dire… J’ai entendu dire que tu distribuais beaucoup de tracts et poursuivais tes recherches de ton côté.
Apparemment l’on ne pouvait pas vraiment compter sur le gouvernement pour retrouver les disparus, qui sait… Ils en sont peut-être les responsables ? Il sait qu’il s’aventure sur un questionnement dangereux.
- Tu as le droit de me dire que tu n’as pas envie de répondre à cette question. J’en aurais d’autres à te poser sur ce cher Orion.
Toujours une porte de sortie, toujours si cordial ce Olicard.
- Mais… Si tu as une piste, je pourrais peut-être t’aider.
Amala pourrait bien partager les bénéfices de la présence et du potentia du vétérinaire, après tout, c’est pour une cause des plus louables.
Dans la vie de tous les jours il existait de nombreux mensonges, allant du plus petits permettant de se sentir mieux à celui qui était utiliser pour faire du mal. Il en était de même pour les pensées de surface qu’elle entendait lorsqu’elle était en contact avec un être lié à l’air, elles pouvaient aussi bien être la traduction d’un besoin viscéral à l’instant T ou bien être une information fugace, sans le moindre rapport à quoi que ce soit. Même si elle n’entendait pas à tout moment ce genre de pensées, elle ne pouvait que comprendre les difficultés que pouvait rencontrer l’homme en face d’elle car tous deux possédaient un potentia dont ils ne trouvaient le repos qu’au travers de l’usage d’un canalisateur suffisamment puissant pour le leur permettre. Il y avait donc tant de mensonges que la jeune femme pouvait prononcer en cet instant que ce ne fut pas son esprit qui en prononça un mais son cœur qui vint parler pour elle, qui vint exprimer un mensonge qui trouvait sa source dans un marasme de pensées et de sentiments qui ne la quittaient pas depuis désormais six longues années et la disparition de son frère aîné.
Certaine qu’il allait bien… alors qu’elle exprimait ce mensonge qui cachait une part d’espoir presque fou, elle senti sa gorge se serrer sous le coup de l’émotion soudaine qui l’assaillait. Elle avait détourné le regard, une part d’elle la faisant peut-être se sentir honteuse d’avoir choisit de parler de son frère, sans toutefois soustraire sa main du contact de celle de Calix. Voulait-elle réellement entendre le fait qu’elle mentait ? Appréciait-elle ce contact doux ? Elle serra les mâchoires, prenant une profonde inspiration pour tenter de reprendre le contrôle d’elle-même et lorsqu’elle entendit le fatidique jugement, elle ne porta pas encore de nouveau son regard sur le brun. Elle n’y avait pas prêté attention la première fois mais il ne s’agissait pas de la voix de Calix, elle fronça légèrement les sourcils avant qu’elle ne sente la main du vétérinaire se resserrer sur la sienne. Son regard se porta sur lui alors qu’il prenait la parole. Cela ne voulait pas dire qu’Andreas n’allait pas bien. Si seulement… Si seulement elle pouvait être certaine qu’il allait bien, qu’il pouvait revenir vers elle et leur famille. Si seulement.
- J’aimerais tellement pouvoir en être certaine, Calix, tellement… murmura-t-elle tandis qu’il la questionnait sur les pistes qu’elle pouvait éventuellement avoir, lui faisant part du fait qu’il savait qu’elle faisait ses recherches de son côté, qu’elle distribuait des tracts. Sa main se resserra sous cela de Calix. Rien depuis six ans. Pas la moindre réponse même lorsqu’elle approchait d’anciens disparus. « Que s’est-il passé » était une question qui revenait si souvent dans son esprit si avide de réponses. C’est gentil à toi de me proposer ton aide mais je n’ai pas la moindre piste qui pourrait me faire avancer, rien… Un profond soupire vint s’échapper de sa boucher. Même d’anciens disparus ne me sont d’aucune aide, finit-elle avant de soustraire sa main à celle de Calix et de revenir caresser Orion.
Si vous n’avez pas peur du vide, regardez vous dans les yeux
- Couleur dialogue de Calix - Couleur dialogue mental de son potentia, alias Donnie
* Potentia a action continue, merci de penser à préciser quand votre personnage ment
Il y avait une pointe de regret dans son cœur, il n’avait pas imaginer une seconde qu’elle puisse utiliser son frère disparu comme sujet de mensonge. Elle s’était fait du mal, beaucoup de mal, et il se sentait responsable. À tel point, qu’il lui proposait son aide pour l’aider à déblayer une piste, si elle avait une telle chose sous la main. Plus le temps passe, plus il semble improbable de retrouver un jour son ainé. Il ne doute pas qu’elle ait conscience de cette réalité, il ne pouvait qu’admirer sa détermination et cet amour fraternel. Calix n’était pas en capacité de dire qu’il pouvait vraiment comprendre, il imaginait, mais il ne savait pas ce que c’était que de grandir auprès d’un autre enfant, d’avoir des souvenirs cristallisés à jamais dans la mémoire de moments passés avec un frère ou un sœur.
Elle s’éloigne de lui, rien dans ce qu’elle disait n’était un mensonge, donc elle n’avait réellement aucune piste. Il lâche un soupir, presque déçu qu’elle ne lui mente pas.
- Les disparus ne se souviennent pas de ce qu’il s’est passé, le traumatisme est trop grand. Mais… Il se pourrait peut-être que si la promesse parvenait à restaurer le potentia de ceux qui ont été effacés, leur mémoire reviendrait…
Il se garde de lui dire que la Promesse est parvenu une fois à cet exploit, sans résultat sur la mémoire, mais peut-on se baser sur une seule personne pour faire une généralité.
- Il est difficile de trouver des volontaires, est-ce que… Parmi les anciens disparu que tu as rencontré, quelqu’un t’as semblé susceptible d’accepter ?
Il sait qu’elle n’est pas investie au sein de la Promesse, qu’elle ne sait pas tout en conséquence, mais elle pourrait accéder à plus d’information en s’investissant, peut-être… En trouvant des volontaires pour que la Promesse puisse se faire le grand docteur des disparus. Un coup de pub politique, ce serait certain, tout le monde avait à y gagner, en particulier la belle Theodora.
Les yeux hazel de Calix observaient la main de cette femme, si délicate sur le pelage de son chat. Elle pouvait lui mentir, mais même sans son pouvoir, il ne pense pas qu’un disparu puisse ne vouloir retrouver son potentia, même lui… Dont le potentia est parfois davantage une torture qu’une bénédiction, il ne s’imagine pas sans cette grande part de son identité, sa vie serait tellement différente sans et il n’est pas préparé à cette éventualité à présent qu’il a accepté entièrement ce qu’il était.
- Tu peux ne pas me répondre, je comprendrais. Je ne sais pas pourquoi, j’aimerais t’aider. Mon potentia est dangereux, il permet de connaitre des secrets si intimes, parfois… C’est presque éthiquement condamnable. Mais si la cause est noble, après tout ?
Le brun hausse négligemment des épaules, la conversation est devenue si sérieuse, jamais ils n'avaient vraiment pris le temps de parler d'autre chose que d'Orion. Pourtant, ça lui avait démangé, plus qu'une fois. Mais pas pour parler de telles choses non plus, il se dit que c'est probablement fort raté pour un jour l'inviter à déjeuner...
Accueil
