Ton bar n’était pas le lieu de rencontre privilégié pour les grands de ce monde ; tu brasses un certain nombre de publics différents, qui cohabitent en bonne entente, certains plus attirés par le choix de boissons, d’autres pour profiter des consommations, certains pour l’ambiance qu’a créé Meredith. Certes, tu as l’honneur de connaître – d’être même ami, si l’on peut dire ça – avec des personnes qu’on peut qualifier d’importantes, ou qui l’ont été, comme des jägers, des gens élus, des personnes ayant fréquenté ton bar il y a des années et se trouvant à présent dans des situations plutôt importantes. Mais voir une célébrité locale dans ton bar était toujours une surprise certaine – et tu étais bienheureux que ta clientèle soit suffisamment bien élevée, ou dense, pour ne pas venir importuner ceux qui pourraient juste vouloir venir consommer. Tu déposes devant l’homme un petit bol de cacahuètes. Le sourire facile, on te retrouvait généralement au comptoir ou en salle – tu étais polyvalent et tu travaillais dans ce bar depuis presque 20 ans, tu étais tout à fait capable de prendre toutes les casquettes, mais tu aimais profondément être au contact des gens, aussi laissais-tu aux plus revêches des employés l’opportunité d’être en cuisine pour peu qu’ils sachent quoi faire de leurs deux mains. « Qu’est-ce que je peux vous servir ? Vous savez déjà ce que vous voulez ? » Pas besoin de dévisager l’homme pour se rendre compte que même si le service communication du Rohan est efficace, il n’y a pas besoin de grandement améliorer son image pour le rendre plus impressionnant. Le jäger a une présence suffisante pour qu’on comprenne immédiatement qu’on n’a pas à faire à n’importe qui, tout en étant assez charismatique pour ne pas sembler être écrasé. Tu lui offres un sourire.