Revenant d’une visite plaisante chez ses parents, Amala a pris la décision de faire un détour pour prendre des nouvelles des Addams. Père et fille font partie de l’entourage de la famille de la brune depuis leur installation dans le quartier, les origines indiennes commune aux deux familles ayant aidé à les rapprocher. Certes, Amala ne cautionne pas tous les choix du père de famille, surtout ceux l’ayant mené en prison, il n’en reste pas moins qu’elle considère presque comme un parent éloigné, surtout que la famille de Lakshan est liée à une branche étrangère de la Promesse. Puis sa fille est presque de l’âge des fils d’Amala, et cette dernière se sent protectrice envers la jeune fille. Ce n’est donc pas vraiment une corvée pour elle de faire un détour et de monter les étages de l’immeuble où ils vivent. Après avoir frappé à la porte, elle attend patiemment que la porte s’ouvre pour saluer l’autre homme.
« Bonjour Lakshan, j’espère que je ne dérange pas. »
La députée, si elle se montre moins pressée dans la sphère privée, ne perd pourtant jamais son temps et se montre directe. Une attitude qui peut en choquer certains, qui la trouvent agressive, mais ceux qui la connaissent savent que c’est juste sa nature décisive qui se manifeste, et non de l’hostilité. D’ailleurs elle n’attend pas plus d’être invitée dans le duplex, et profite pour s’engouffrer dès que son hôte s’écarte un tant soit peu de l’encadrement de la porte.
« Nim n’est pas là ? »
Il est possible que la jeune fille soit dans sa chambre, mais Amala se doute que jeune femme de son âge à autre chose à faire de ses week-ends que de traîner dans les pattes de son père, peu importe à quel point ils sont proches.

L’occupant des lieux l’accueille avec un sourire qui confirme les paroles qui suivent, assurant Amala que sa présence n’est pas malvenue. Elle sourit donc en retour tout en s’enquérant de la jeune femme manquante, apparemment sortie, comme la brune d’y attendait.

« Oui les miens aussi n’arrêtent pas de me faire remarquer que ce sont des adultes, mais j’ai un peu de mal à le croire ! Mais on ne peut pas leur en vouloir de sortir s’amuser, c’est de leur âge, qu’ils en profitent. »

Ses yeux balaient l’appartement, un peu dérangé, mais la députée, aussi à cheval qu’elle soit sur sa propre apparence, ne s’en formalise pas. La mère de famille a tendance à avoir de plus hautes attentes envers elle-même, qu’envers les autres, attentes qui diminuent à mesure que les liens de sang ou d’amitié se font plus tenus.

« Oh c’est très gentil de ta part, mais je sors de chez mes parents, et ils m’ont déjà gavé, presque littéralement. Je veux bien juste un peu d’eau ou de jus, je ne pense pas pouvoir avaler quoi que ce soit d’autre. »

Elle s’assoit sur le siège qui lui est offert, s’amusant intérieurement de voir Lakshan s’inquiéter de son intérieur. Parfois elle avait vraiment du mal à se faire à l’idée que cet homme ait pu faire de la prison. Il n’a pas vraiment l’attitude qu’on pourrait s’attendre d’un ancien condamné, aux yeux d’Amala, pas avec son accueil chaleureux, et son gâteau au four. Mais les apparences sont trompeuses, elle le sait très bien.
Défaisant sa veste, qu’elle pose sur ses genoux, la politicienne répond :
« Ne t’inquiète pas, si je n’avais pas une assistante et une femme de ménage, je ne pense pas que mes affaires seraient aussi ordonnées ! Alors laisse donc tes chaussures où elles sont, elles me dérangent pas. Et pour répondre à ta question, j’étais dans le coin, voir mes parents comme je te l’ai dit, donc je suis passée prendre des nouvelles, savoir si tout se passe bien pour toi et Nim. »

Et espérer qu’il reste dans le droit chemin. Mais ça elle ne le dit pas à haute voix, consciente que cela gâcherait l’ambiance – et ne donnerait aucun bon résultat. Pour le bien de Nim toutefois, Amala veut croire que son père fait de son mieux pour éviter les ennuis. Son regard se pose donc sur son interlocuteur, alors qu’elle demande :

« Alors dis-moi, quoi de nouveau dans ta vie ? »